Mauvaise semaine que celle a débuté pour les employés de l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois (AEAFFB) où certains d’entre eux ont entamé, le 14 avril, un mouvement d’humeur pour protester contre ce qu’ils soutiennent être un «règlement de comptes» et «licenciement ethnique» orchestrés, de mèche, par le président du conseil d’administration, Jean Felix Mouloungui, et son directeur général N’Sitou Mabial.
Au sorti du quatrième conseil d’administration de l’Agence d’exécution des activités de la filière forêt-bois (AEAFFB) tenu le 8 avril dernier, au cours duquel les administrateurs ont reconnu n’avoir pas pu atteindre les objectifs pour l’année 2013, sept agents contractuels et fonctionnaires du ministère des Eaux et Forêts affectés à cet organisme ont été frappés par la «réorganisation structurelle» visant une réduction des effectifs.
Prenant connaissance de cette mesure le 14 avril 2014, les concernés, remontés par cette décision jugée discriminatoire et assimilée à un règlement de compte du fait des relations conflictuelles entre certains agents avec leur hiérarchie, mais aussi parce que cinq des personnes licenciées sont des ressortissants de la province du Haut-Ogooué, la poignée de manifestant a immobilisé, plus de deux heures durant, le véhicule de leur PCA, Jean Felix Mouloungui. Le véhicule n’a été relâché qu’à l’arrivée des forces de l’ordre appelées au secours.
«Ce qui nous pousse à nous soulever ce jour, ce sont la mauvaise gérance de notre hiérarchie que sont le PCA et le directeur général. Nous avons constaté, depuis le mois de septembre, que nos salaires étaient payés de manière irrégulière. Nous avons supporté tant bien que mal. Nous sommes sous tutelle du ministère des Eaux et Forêts, nous sommes un organisme qui fonctionne avec le budget et la subvention de l’État. Nous ne sommes pas une société privée avec un capital. Il est inadmissible que le DG signe un document pour licencier les agents contractuels sans un préavis et sans respecter les procédures. C’est le ministre qui doit nous renvoyer dans notre administration d’origine. Nous ne refusons pas de partir, mais c’est la manière de faire, qui est celle de violer et de bafouer nos droits, qui ne nous plait pas. Qu’ils nous payent notre argent maintenant et qu’ils respectent les procédures en prenant en compte les indemnités et les préavis.», a déclaré Claude, l’une des licenciées de l’AEAFFB.
Qualifié de licenciement économique par une note d’information affichée au siège de l’agence, les agents de l’AEAFFB, récusent ce mobile qu’ils pensent être une disculpation du caractère ethnique et personnel que serait cette décision. «L’entreprise ne souffre d’aucun problème économique. Si nous étions une société et étions en faillite, on comprendra mais l’État n’a jamais déclaré une faillite. Parmi les fonctionnaires licenciés, il y a des agents qui ont été nommés et qui écopent de suspension. En effet, il s’agit d’un règlement de compte maquillé en licenciement économique. Car il ne figure à l’intérieur de la liste que des agents ressortissants de la province du Haut-Ogooué. Deux agents font l’exception à savoir un qui a des litiges avec son chef qui est directrice de la communication et une autre qui, elle est l’ex concubine du PCA», a renchéri celle qui s’est faite porte-parole des licenciés.
Voulant croiser les sources auprès de la direction générale, Gabonreview a essuyé une fin de non-recevoir de la part de N’Sitou Mabial, le directeur général.