En passant l’autre jour par la Caisse nationale de sécurité sociale, CNSS, nous avons été surpris par une foule immense, constituée en grande partie d’Hommes âgés, des retraités venus toucher leur pension en mode chèque. Quel n’a pas été notre désolation de constater qu’une dame, plus de la soixantaine, gisait au sol, étouffée par les curieux qui avaient eux-mêmes du mal à tenir debout assez longtemps. Et partout sur les lieux, des griefs faits à la Direction Générale de l’institution qui disait pourtant avoir assaini ses services.
Franchement qu’on le dise haut et fort cette fois-ci encore, nombre d’entre nous se demandent quelle idée les responsables de nos administrations et de nos entreprises à vocation sociale se font des usagers ! Comment comprendre que depuis qu’elle a été créée, la CNSS ne puisse pas réguler ses services, au point de donner jusqu’ici l’impression de tâtonner. En effet, des scènes de retraités affaiblis, se plaignant de ce que la Caisse ne leur facilite pas la tâche, sont légion. Elles paraissent curieusement banales aux yeux de ceux qui s’accommodent d’un tel traitement à des gens qui ont travaillé dur pendant de longues années et qui ne demandent actuellement qu’à être respectés pour la reconnaissance des services rendus à la nation.
Que dire de l’insensibilité des responsables de dame Caisse dont on a pas vu l’ombre dans la cour où étaient dressées des tentes sous lesquels se tenaient assis ceux qui avaient pu obtenir une place, le reste, le gros des troupes, lui, souffrant le martyr, puisque condamné à garder sa position debout jusqu’à la perception de son chèque. « Nous ne savons pas pourquoi l’on nous traite de la sorte, c’est comme si eux aussi ne seront pas retraités un jour », a lancé une dame visiblement épuisée par le soleil qui dardait ses rayons sur des têtes en général non-recouvertes.
D’autres de lancer : « combien de temps cela va-t-il durer ? ». Comme pour signifier qu’ils en ont marre de cette galère qui se poursuit et semble même prendre de l’ampleur au fur-et-à-mesure que l’on change de Directeurs généraux dans cette institution qui éprouvent aujourd’hui plus qu’hier énormément de difficultés à satisfaire les usagers, et ce, en dépit de l’amélioration des conditions de travail annoncée à grand renfort de publicité. N’est-il pas opportun de se souvenir les raisons qui ont présidé à la création de la CNSS ?
Se souvenir pour mieux bâtir l’avenir !
La Caisse, s’il était besoin de le rappeler, est née d’une volonté des autorités gabonaises, d’améliorer les conditions sanitaires des populations, en rapprochant du mieux qu’elles pouvaient ces dernières des services de l’institution. Elle avait également pour but de faciliter l’accès à certains services sociaux de base, tel le logement, le tourisme au travers de l’hôtellerie, que sais-je ? Est-on sûr qu’aujourd’hui la philosophie qui guide son fonctionnement reste la même au vu des nombreux dysfonctionnements et faiblesses observés non seulement dans sa gestion, mais aussi dans son rendu ? Pas évident de répondre par l’affirmative quand on sait que l’on serait très vite contredit par l’observateur avisé.
Et pourtant, à y regarder de très près, ce ne sont pas les moyens qui manquent pour redorer le blason terni de la Caisse, malgré le fait que l’on nous brandisse à tout bout de champ l’argument selon lequel, « il n’y a plus d’argent » et que les caisses de l’Etat sont désespérément vides. Pourquoi le sont-elles si cela était avéré ? Voici posée la question essentielle, celle dont la seule réponse devait permettre aux décideurs de mettre un bon et salutaire coup de pied dans la fourmilière afin de confondre ceux qui méritent de l’être, les soumettant aux caprices de l’opération « Mamba ». Car a-t-on songé un instant à aller au fond des choses en cherchant à savoir d’où vient le mal ainsi enregistré ?
Ce mal qui gangrène la société au point de faire passer les « pôvres » retraités pour des victimes expiatoires. Il est impérieux que les pouvoirs publics s’intéressent à ce problème pour éviter qu’il ne perdure et que le désagrément ne se traduise pourquoi pas par des évènements plus douloureux pour ces femmes et hommes qui ont plus que jamais besoin de repos, histoire d’attendre leur dernier jour dans la quiétude !