Enseignant chercheur au département de Biologie et vice-doyen de la faculté des sciences de l’université de Masuku, il présente le bien-fondé de la formation initiée dans le cadre du projet Arc d’émeraude.
Qu’est-ce qu’on peut retenir du volet formation du projet Arc d’Emeraude ?
Le projet Arc d’Emeraude a suscité la mise en place d’un Master porté par quatre universités de la sous-région. Au Gabon, il y a l’université des Sciences de Masuku, l’université Omar Bongo et au Cameroun, il y a l’université de Yaoundé, l’université de Douala. Ce master est intitulé Master de gestion intégrée des environnements littoraux et marin. Il s’occupe vraiment des problèmes de pollution marine. Il forme sur les problématiques de pollution marine, d’aménagement du territoire, de gestion de risques côtiers et d’autres choses liées aux activités marines.
Qu’est-ce qu’il a d’original par rapport à ce que fait déjà l’Ecole nationale des eaux et forêts ?
Dès la conception de ce master, nous avons imaginé quels types de métiers, quels types d’agents on veut sur le terrain. Et c’est ainsi qu’à la formation classique, nous avons adjoint des compétences qui sont nécessaires au travail sur le terrain. Par exemple, pour les étudiants de master qui font parcours conservation, nous avons veillé à ce qu’ils soient à même de pouvoir gérer eux-mêmes des projets, parce que ce sont des professionnels qui doivent être sur le terrain, ils doivent pouvoir naviguer. Ils ont donc tous ces outils là en plus de la connaissance de base. Et la formation est beaucoup axée sur le terrain, c’est-à-dire que sur 25 h de cours, ils ont à peu près la moitié qu’ils vont passer sur le terrain pour vivre au quotidien les réalités qui se posent.
La formation est-elle ouverte à tous les profils ou alors il y a des profils spécifiques ?
En mettant en place ce master dans quatre universités, cela a été un gros débat. Nous avons tenu compte de tout type de licence qui devrait pouvoir l’intégrer. C’est ainsi que dans nos profils nous avons des gens qui ont des licences de Biologie, Physiques, Mathématiques, Géologie, mais aussi Géographie et il y a même des licences en droit. Il a fallu mettre une année en commun pour donner une formation de base et ce n’est qu’en master 2 qu’ils sont spécialisés. Pour tout ce qui est conservation de la biodiversité des écosystèmes littoraux et marins c’est « l’USTM » qui est spécialisé. Pour tout ce qui est aménagement du territoire c’est « l’UOB ». S’agissant de l’audit et évaluation, un profil beaucoup juridique, c’est l’université de Yaoundé, et pour tout ce qui est recherche et développement c’est l’université de Douala. On a quand même tenu à avoir les compétences de chaque université. Mais au départ, ils ont une année de mise à niveau.
Dans ce projet il est mentionné d’autres régions en dehors de l’Afrique centrale. Est-ce que les universités de ces pays sont comprises dans le projet, ou il s’agit juste du Gabon et du Cameroun ?
Pour le master, il est piloté par les universités du Gabon et du Cameroun. Mais il recrute les étudiants dans toute la sous-région. Deuxièmement, dans le cadre des lots de recherches que nous avons présentés, nous avons beaucoup de partenaires ; ceux-là viennent de partout. Vous voyez par exemple que l’IRD est un institut qui a des chercheurs un peu partout en Afrique. Et il y a des chercheurs qui sont basés au Benin qui sont également venus et qui sont intervenus dans le lot de recherche.