Le secrétaire général du PDG estime que la création du mouvement APR Au lendemain de la création des Actions et perspectives pour le président de la république (APR) est un acte d’indiscipline qui doit être sanctionné.
Eric Dodo Bounguendza est vert de colère. En témoigne sa réaction après l’annonce du lancement d’un mouvement dénommé APR (Actions et perspectives pour le président de la République) par certains cadres de sa chapelle politique. Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG) a en effet condamné « avec la derrière énergie, une démarche qui relève de l’indiscipline notoire ».
Mardi 5 décembre 2017, au siège du parti, Eric Dodo Bounguendza n’a pas décoléré face à cette initiative de certains de ses camarades du PDG qu’il qualifie de « sorties insolites aux desseins inavoués » et « sortie de piste cavalière ». Surtout que, pour lui, « le moment est mal choisi par les auteurs, à quelques jours du 11e congrès ordinaire de notre parti ». Ce serait donc une simple manœuvre de diversion « intolérable et injustifiable ».
Lundi 4 décembre, par voie de presse, une cinquantaine de cadres de cette formation politique ont publié un manifeste de 13 engagements pour, disent-ils, « la reconstruction d’un PDG populaire par les actions de développement et de bonne gouvernance ».
Mais la hiérarchie voit-cela d’un mauvais œil dans la mesure où elle intervient à un moment délicat. Le PDG sort d’une opération de renouvellement assez pénible de ses instances dirigeantes. Et le congrès du 10 décembre, qui prône la réconciliation, a été placé sous le prisme de la refondation et de la régénération. Qu’un nouveau mouvement intervienne en ce moment précis, pourrait légitimement donner raison au secrétaire général qui pense qu’il s’agit d’une tentative de déstabilisation.
Bien plus, le président du parti, Ali Bongo Ondima, avait condamné ce type de mouvements au sein du parti qui, très souvent, conduisent plutôt à des scissions et peuvent causer l’implosion du PDG. On se souvient de la guéguerre entre les membres du mouvement Héritage et Modernité (H&M) et le Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (MOGABO) qui avait nécessité l’intervention du président. Au final, H&M est sorti du PDG et est devenu un parti, MOGABO est de plus en plus atone.
Dans tous les cas, les « fondateurs » des APR pourraient bien être sanctionnés par la hiérarchie. Eric Dodo Bounguendza leur a en effet lancé un avertissement sur la base de l’article 154 des statuts du PDG qui sanctionne tout manquement de militant à ses obligations.
« Le fonctionnement actuel du Parti démocratique gabonais ne peut plus s’accommoder de ce genre de sorties intempestives assimilables à une tentative de déstabilisation et de démobilisation ayant pour objectif majeur de faire obstruction à la mise en œuvre de la nouvelle vision du distingué camarade président Ali Bongo Ondimba », avertit le secrétaire général du PDG.
Et de prévenir, en signe de conclusion : « le PDG rappelle à tous les camarades qui seraient tentés d’entreprendre une démarche similaire ou de porter atteinte à l’unité et à la cohésion de notre formation politique, qu’ils s’exposeront immédiatement aux sanctions disciplinaires prévues par les statuts ».