Les conseils provinciaux du Parti Démocratique Gabonais (PDG), annoncés comme une occasion pour le parti au pouvoir de ravaler la façade, en boutant loin dehors les « vieux crocodiles », n’ont rien accouché de tel. Partout, dans la presque totalité du territoire conquis par le PDG, ce sont les mêmes qui se sont accrochés. Ils devront encore dicter leur loi.
La grande bourrasque, le raz-de-marée tant vaticinés au Parti démocratique gabonais n’ont pas eu lieu. La désignation des membres du bureau politique, du conseil national et du comité central par les militants de base n’a pas apporté les miracles attendus. Alors que nombreux militants et autres observateurs de la vie politique locale croyaient à un chamboulement sans précédent des structures au sein du « parti de masse », il n’en a rien été. De l’Ogooué-Ivindo, à L’Ogooué-Lolo, du Haut-Ogooué à la Nyanga, en passant par les provinces du centre, le PDG n’a pas réussi à faire peau neuve.
Mises à part quelques rares exceptions ici et là, la majorité des membres désignés sont essentiellement des anciens vieux briscards qui ont résisté à la poussée des nouveaux. Lesquels nouveaux se sont mobilisés à travers une pléthore de candidatures pour mettre les vieux hors d’état de nuire. En vain ! Manifestement, le Parti démocratique gabonais ne semble pas encore prêt pour une mue profonde, comme le réclament un certain nombre de partis et personnalités politiques de l’opposition, et même de la majorité, qui appellent tous à sa dissolution.
Car pour eux, le PDG est sans aucun doute l’agent responsable au premier titre de la misère des Gabonais. Le porte-parole de la Majorité Républicaine pour l’Emergence, Guy Christian Mavioga, l’ancien ministre de l’Habitat, Bruno Ben Moubamba, l’ancien candidat indépendant à la présidentielle de 2016, Gérard Ella Nguema, appellent tous, Ali Bongo Ondimba à se désolidariser du PDG. Pour eux, les incompétents, les vrais blocages à la politique de l’émergence portée par le président gabonais, se trouvent dans les rangs même du PDG.
Devant cette croisade d’accusations, beaucoup attendaient du PDG qui a toujours répondu par une violence verbale disproportionnée, qu’il fasse le ménage, qu’il nettoie ses écuries, du moins à travers les conseils provinciaux. C’est pourquoi, Ali Bongo, le Président du parti et Éric Dodo Bounguendza, le Secrétaire général, pour essayer de soigner l’image d’un parti cloué au pilori, ont décidé du mode d’élection par les militants des responsables politiques dans chaque localité. Illusion ! Puisque la démocratie directe ainsi prônée dans le feu des critiques n’a pas apporté le lifting souhaité pour le PDG. La mesure, très radicale et prise à la va-vite, ne pouvait rien apporter. Le parti n’est pas encore habitué à cela.
Dans cette perspective, le grand congrès de décembre que nombreux attendent avec une impatience démesurée, ne présage rien de bon dans le renouvellement tant souhaité pour le parti d’Ali Bongo et Dodo Bounguendza. C’est la désillusion, et le PDG devra retourner à ses tourments.