Passée sous silence, la situation que traverse les recrues de la Garde pénitentiaire semble incompréhensible. Ils sont 1700 jeunes gabonais recrutés et formés par ce service public rattaché au ministère de la Justice. Sauf que 9 mois après leur formation ces derniers n’ont pas été officiellement intégrés à ce corps paramilitaire.
En effet, après un concours très décrié et une formation ponctuée de brimades, d’intimidations, d’exclusions arbitraires et d’abus de toutes natures, certains élèves sous officiers de la garde pénitentiaire ont osé briser la loi de l’omerta qui semble entourer ce corps.
«Actuellement nous sommes près de 1700 recrues sans postes budgétaires, sans tenues de services et sans informations concernant notre avenir après 9 mois de formation voilà bientôt 9 mois que nous sommes assis à la maison sans explications»; dénonce l’un d’eux sous anonymat. Il faut dire que nombreux de ces jeunes craignent de s’exprimer par peur de perdre non seulement leur emploi précaire mais aussi leur droit.
«Notre recrutement a été fait juste quelques mois avant les élections présidentielles. Etait-ce un moyen d’avoir plus d’effectifs d’agents pour pouvoir voter pour le Président Ali Bongo? Se questionne-t-il. Dans tous les cas notre formation militaire s’était déroulée au centre d’instruction pour finir civil en 9 mois au lieu de 3 mois . Nous sommes civils parce que nous n’avons pas de tenue, pas de galons, rien qui nous permettent de nous identifier comme des gardes pénitentiaires», nous fait constater un autre élève dépité par la situation.
La Garde pénitentiaire qui est un corps paramilitaire à part entière rattaché au ministère de la Justice est miné par des abus de tout genre, clientélisme, trafic d’influence, abus d’autorité, etc. Autant de maux qui laissent planer le doute sur les valeurs inculquées aux recrues qui, au demeurant, donne l’impression que des choses peu orthodoxes se dérouleraient au sein de ce corps.