Personne ne peut le dire, c’est à croire qu’il n’y a pas eu le moindre appel d’offre, puisque pour un tel marché qui va coûter plusieurs millions de F CFA, il faut bien qu’il y ait un appel d’offre pour ne pas tomber bêtement dans un marché de gré-à-gré.
Si les initiateurs de la construction de ce mausolée ont lancé cet appel de fonds, sachant bien qu’à elle seule, ya Paco qui détient les cordons de la bourse familiale peut bien financer l’ouvrage sans faire appel à des fonds additionnels, c’est que la construction de ce mausolée interpelle tous les Gabonais.
Cela veut également dire que si l’on a besoin de tout le monde, c’est qu’Omar Bongo Ondimba est un héritage national qui ne doit pas être confiné dans le cadre d’une famille ethnique, car sa famille ce sont les Gabonais et son pays.
Je lis ça et là que l’ouvrage sera érigé à Bongoville, dans le sud-est du Gabon. Ah bon ?!!!
Comment comprendre qu’on veuille ériger ce mausolée dans un coin aussi perdu que Bongoville, une bourgade perdue dans les plateaux batéké et inconnue de la majorité des Gabonais ? Qui fera le déplacement de Bongoville pour aller s’incliner pour un hommage posthume?
Plutôt que d’ériger ce monument dans ce coin reculé, l’idéal serait de ramener les restes d’Omar à Libreville où crèche la majorité des Gabonais.
Ainsi, tout le monde y compris les touristes, pourraient aller s’incliner dans ce lieu qui deviendra un endroit de pèlerinage.
Pardon n’érigez pas ce mausolée à Bongoville, un bled perdu dans les plateaux batéké, dans le sud-est du Gabon. Omar risque de s’énerver du fond de sa tombe.
« Il faut être un génie pour choisir un tel site », s’indignait, à juste titre, un confrère dans un journal de la place.
Facilitons la tâche aux touristes et autres visiteurs qui viendront ici au Gabon rendre un hommage à Omar!
« Ceux qui ont pris cette terrible décision d’ériger le mausolée à Bongoville, auraient-ils perdu de vue que l’ancêtre était le deuxième président du Gabon dit indépendant? De ce fait, il sort de la sphère familiale pour devenir un personnage national.
Auraient-ils oublié que cet homme fait partie désormais de notre histoire commune et donc un héritage commun et ne s’aurait, sous aucun prétexte, appartenir à une famille fut-elle celles des Bongo, d’Andjoua, Mpouho Epighat et qui sais-je encore! Ces gens sont-ils vraiment sérieux ? », s’insurgeait le confrère.
Bongoville, pour ceux qui n’en n’ont jamais entendu parler, est un petit coin où la misère fait partie du quotidien des populations qui vivent dans des conditions plus que misérables.
Le coin est un réel contraste visuel où vous trouvez des villas futuristes habitées par des moutons, des cabris et autres reptiles et de l’autre, des maisons, tôles dessus dessous habitées par des humains puant la misère la plus innommable à mille lieux.
« Et c’est dans ce bled précaire qu’on veut ériger le mausolée du vieux Albert-Bernard, non ce n’est pas juste ! » s’indignait le confrère qui soulève une interrogation : « n’est-ce pas le moment de monter au créneau et mettre en minorité la ribambelle familiale qui n’a rien compris de l’homme et veut l’enfermer dans le réduit ethnique au nom des liens consanguins et tribaux? ».
Omar doit revenir à Libreville, ses obsèques dans la capitale qui avaient plongé les Librevillois dans une vive émotion et des lacs de larmes, prouvent à suffisance que les Gabonais avaient aimé leur chef.
Le tout Libreville était au palais du bord de mer où était exposée la dépouille, c’est tout dire. Le mausolée doit être à Libreville. Omar ne vous appartient plus, il appartient aux Gabonais.