Les conseils provinciaux du Parti démocratique gabonais qui se tiennent depuis quelques semaines dans chaque capitale provinciale auront eu le mérite de mettre à nue, tous les symptômes d’un parti qui se meurt progressivement, depuis la mort de son fondateur, Omar Bongo en 2009.
Insultes contre insultes, bagarres, accusations de tricherie, de magouille, etc. Tel est le climat qui a prévalu lors des conseils provinciaux la Nyanga, Ngounié, du Moyen Ogooué et de l’Ogooué Ivindo. Une ambiance surchauffée qui a déjà conduit au report de l’élection des membres du bureau politique et du conseil national du parti. En cause le mode de désignation même de ces membres. Si le Secrétariat général du PDG, conduit par Éric Dodo Bounguenza, privilégie le recours à la base par l’organisation des élections, les autres, certains faucons proches du palais, eux préfèrent s’en remettre au distingué camarade président, Ali Bongo Ondimba lui-même.
C’est le consensus tant prôné par ces derniers, notamment dans l’Ogooué Ivindo où le Premier Ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet et le Ministre de la Communication, Alain Claude Billie By-Nze auraient refusé de se plier au vote, ne voulant s’en référer qu’au seul Président de la République, Ali Bongo Ondimba. Entre les deux extrêmes, avec d’un côté, les démocrates qui tiennent absolument au vote et de l’autre, les « putschistes » fidèles au consensus par l’arbitrage du distingué camarade, il suffit désormais d’une petite étincelle pour mettre le feu aux poudres.
Et cela, d’autant plus qu’il s’agit des élections des membres du bureau politique et de ceux du conseil national, deux instances au cœur des décisions du parti. D’où la bataille âprement engagée par les prétendants aux différents postes. Surtout qu’il s’agit là, avant tout d’une bataille de survie politique pour tous les ‟Hommes du président”, les ressuscités du fameux MOGABO, le mouvement des amis d’Ali Bongo. Car tous savent que leur échec aux conseils provinciaux c’est également la fin de leur règne ou leur mise à l’écart.
Dans ce contexte tendu, le congrès provincial du parti démocratique gabonais, prévu pour décembre prochain, s’annonce houleux, et certains n’hésiteront pas à laisser les plumes au sortir de cette grand’messe. C’est une véritable foire d’empoignes qui s’annonce pour le mois prochain, et la question aujourd’hui est de savoir si le PDG sortira de cette terrible épreuve indemne.