On croyait la relance du projet Goal de Bikélé repartie sur de bons rails. Il n’en est rien. L’entreprise adjudicataire du chantier a arrêté les travaux. S’il est question d’un défaut de financements, l’on soupçonne cependant la main noire d’un groupe qui voudrait soutier le chantier à son adjudicataire.
Monsieur Mboumba Pélayo, représentant la Société gabonaise de bâtiments et d’infrastructures (SGBI) qui avait été commise, le 21 mars 2014, par le Comité de normalisation que présidait alors Dieudonné Ndoumbou, a décidé d’arrêter les travaux du chantier de réhabilitation du centre technique de Bikélé. Les mobiles se rapportent essentiellement au financement du chantier, engagé à 50%. «Je n’ai reçu de l’équipe sortante de la Fegafoot qu’un montant de l’ordre de 25 millions de nos francs. Ce qui ne permet pas d’avancer au regard de la tâche engagée où tout est à refaire. Il y a l’électrification qui à refaire totalement, le curage des eaux qui n’était pas prévu, le bâtiment des encadreurs techniques, etc. On ne peut pas continuer ainsi», a lancé l’entrepreneur.
Pour mémoire, une importante délégation de l’ex-comité exécutif de la Fegafoot, les normalisateurs, et deux experts de la Fifa avaient visité ce chantier le samedi 5 avril 2014. Sur les lieux, Ngwa Emane, président de la commission des infrastructures et du patrimoine du nouveau bureau de la Fegafoot, en appui à Prince Hessay (l’artiste et architecte) avaient manifesté leur mécontentement sur la manière dont le chantier est élaboré. Les mauvaises langues les soupçonnent d’être derrière le découragement de l’entrepreneur et l’on ressentirait comme une entourloupette visant à arracher le marché à Mboumba Pélayo, au profit d’une entreprise proche des nouveaux locataires de la maison Alexandre Sambat.
De même, on s’étonne du mutisme du nouveau bureau fédéral que Blaise Louembé avait reçu en audience en présence des deux membres de la Fifa, le 7 avril dernier. Le ministre des Sports leur a alors donné les assurances du gouvernement pour une assistance financière devant empêcher aux travaux de Bikélé de s’arrêter ainsi qu’il en est le cas aujourd’hui. Il est à craindre que ce chantier ne soit relancé qu’à la fin de l’année en cours. Une idée qui se fonde sur le fait que le budget annuel de la Fifa n’est habituellement mis en place qu’au mois de septembre. Il est donc évident que son Programme d’assistance financière (Paf) n’arrive au Gabon qu’en octobre de l’année en cours.
Il faut donc sauver les meubles. Faute de quoi, on n’est pas sorti de l’auberge, entendu que Pierre Alain Mounguengui, le nouveau président de la Fegafoot, ne devrait pas hériter des dettes et des situations difficiles des bureaux sortants, y compris le comité de normalisation qui se serait empressé de relancer les travaux de Bikélé alors que les fonds n’étaient pas disponibles.
Par ailleurs, aux dernières nouvelles, le Génie militaire menacerait de retirer son groupe électrogène du site de Bikélé. On ne manquera de relever que la réhabilitation des travaux de Bikélé ne concerne pas le bâtiment administratif qui est pourtant à retoucher.
Les travaux de remise en route du centre technique de Bikélé portent, dans un premier temps, sur 3 lots. D’un coût de 279,06 millions de francs CFA, le premier lot concerne la construction du dortoir des encadreurs, la construction d’une allée couverte et la réhabilitation du réfectoire. Le lot n°2 concerne la fourniture et la mise en service équipements divers (mobilier, climatisation, etc.) et se chiffre à 98,82 millions de francs CFA tandis que le lot n°3, d’un coût de 174,18 millions de francs CFA, concerne les travaux de construction d’une clôture de 1133 mètres. L’ensemble de l’opération se chiffre donc à 552,074 millions de francs CFA TTC. Avec un acompte de 25 millions de francs CFA, on comprend aisément que l’entreprise adjudicataire ne puisse aller bien loin.
