Libreville – La direction générale de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a cette fois-ci la tête noyée dans l’eau et le cerveau électrocuté par son personnel en colère.
Le personnel est chauffé à bloc pour réclamer ses droits toujours bafoués par des menaces en sourdine.
Les responsables du Syndicat national des travailleurs du secteur d’eau et d’électricité (SYNTEE+) ont convoqué d’urgence ce lundi une assemblée générale pour annoncer à la base l’échec des négociations qui ont eues lieu du 2 au 4 novembre dernier. Fâchée, la base a décidé de relancer immédiatement la grève suspendue le 2 nombre dernier suite à l’ouverture des négociations.
Le SYNTEE, souvent soupçonné de faire le lit de la direction générale, s’est radicalisé pour contraindre l’administration de l’entreprise de satisfaire immédiatement et intégralement ses revendications. Il s’agit du paiement des allocations et des prestations de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ; du paiement avec effet rétroactif de la 3ème tranche de la prime de logement ; du paiement de la prime d’eau et d’électricité ; du bonus des agents partant à la retraite ; l’application sans restriction des données issues des évaluations des agents.
Le SYNTEE+ accuse l’actuelle direction générale de faire de la mauvaise fois. Il estime que les caisses de l’entreprise sont assez garnies pour faire face à ces doléances. L’entreprise a en effet conclu un accord avec l’Etat gabonais pour le paiement de 31 milliards de FCFA équivalent à la dette de l’Etat auprès de cet unique fournisseur d’électricité et d’eau dans le pays.
Le personnel remonté a tout de même consenti d’observer un service minimum au cas par cas.
« Le service minimum est restreint encore aujourd’hui parce que la production d’eau et d’électricité débutera à 7h30 comme chaque jour et prendra fin à 20h. Dans toutes les localités, c’est seulement les caisses qui vont fonctionner et une caisse à l’intérieur de 7h30 à 12h00. Pour tout Libreville et ses environs, tout le monde est concentré au siège, il y a 4 caisses qui vont arrêter à midi et le personnel d’accueil n’est pas au service minimum. On a laissé toutes les ressources humaines et les comptabilités pour aider l’employeurs à travailler », a prévenu Jérôme Mvone Nguema, secrétaire général du SYNTEE+.
Ancienne société d’Etat, la SEEG a été concédée en 1977 au groupe français Vivendi devenu Véolia. Son contrat de gestion expire en fin 2017 mais la société française a arraché un accord transitoire pour continuer à gérer la société la plus mal aimée des gabonais à cause de sa facturation toujours floue et ses lourdes pénalités en cas de retard de paiement des factures.
La SEEG suscite également la colère des populations à cause des pénuries permanentes d’eau dans plusieurs quartiers comme au centre ville de la capitale où se trouve son siège social.