Les deux parties avaient fondé leur espoir sur la rencontre du mercredi 10 avril 2014 au Palais de justice de Libreville. Pourtant, malgré que les greffiers et le ministre de la Justice aient joué carte sur table, les discussions ont accouché de nouvelles tensions qui ont suscité le durcissement du ton du Synagref, donnant ainsi du fil à retordre à la tutelle.
Décidément, la grève des greffiers est loin de connaître son épilogue. Lancée depuis quelques temps, la contestation a récemment connu une montée de ton quelque peu curieuse et incompréhensible. Les revendications portent sur 14 points, allant de «la prise en compte des textes d’application de la loi 20/93, portant statut particulier des greffiers» aux conditions de travail exécrables auxquelles ils sont soumis depuis plusieurs années.
Alors qu’une réunion organisée par le ministre de la Justice dans l’objectif de répondre positivement aux différentes revendications émises par les membres du Syndicat national des greffiers (Synagref), les promesses de Séraphin Moundounga n’ont, semble-t-il, pas totalement convaincu les grévistes. «Alors que nous attendions que notre ministre vienne aborder avec nous la question relative à notre mouvement d’humeur, nous avons été malheureusement surpris que ce dernier revient sur le point portant sur le bicéphalisme entretenu au niveau de la tête du syndicat, et pourtant c’est un problème déjà réglé depuis fort longtemps», a déclaré Michel Ndo Bisso visiblement déçu au terme d’une assemblée générale du Synagref.
Pourtant, si de son côté, Séraphin Moundounga s’est défendu d’avoir circonscrit son entretien avec les grévistes sur la seule question des querelles intestines du Synagref, il a dit soutient avoir évoqué le point relatif à la carrière de ces derniers. Et sur cette question, le Garde des sceaux a déclaré : «La pertinence sur le plan des carrières ne méritait même pas qu’il y ait une grève parce que, comme vous le savez, le président de la République a décidé, depuis qu’il est arrivé au pouvoir, de faire en sorte qu’on mette l’homme qu’il faut à la place qu’il faut, et qu’on place le capital humain au cœur même de la vision de l’émergence du Gabon, tel que cela est projeté dans le PSGE. Leur formation continue doit être organisée et ces différents concours doivent reprendre à compter de cette année.»
Des explications qui n’ont nullement convaincu le leader syndical qui a d’ailleurs annoncé le durcissement de la grève «jusqu’à nouvel ordre», avant de déclarer à son tour : «En tout cas, nous l’attendons, même si à ce jour aucun calendrier nous permettant de poursuivre les négociations n’a été fixé. Nous espérons que d’ici demain [vendredi 11 avril 2014 -ndlr], il va se manifester et que le dialogue va être enclenché comme nous l’attendons.» Séraphin Moundounga, habitué aux mouvements d’humeurs, saurait-il tirer son épingle de ce jeu qui paralyse déjà une partie des l’appareil judiciaire gabonais ?