Si la question suscite encore à ce jour de vifs débats dans le pays, en raison du taux de criminalité et la qualité de plus en plus abjecte de certains crimes, le Gabon a récemment paraphé le protocole d’abolition de la peine de mort. Ratifiant ainsi sa décision gouvernementale prise en 2010.
Abrogée par la loi n° 3/2010 promulguée le 15 février 2010, et faisant suite à la décision du gouvernement gabonais de l’abolir en septembre 2007, la peine de mort, bien que suscitant encore quelques débats, a officiellement été abandonné par la République du Gabon.
En effet, à l’heure où de plus en plus de Gabonais expriment le besoin de reconsidérer la question, au regard du taux de criminalité qui semble difficile à contenir dans le pays, les autorités gabonaises ont récemment ratifié le protocole facultatif soumis à tous les Etats membres de l’Organisation des Nations unies (Onu).
«La France salue les ratifications par le Gabon et le Salvador du protocole des Nations unies sur l’abolition de la peine de mort», s’est d’ailleurs réjouit le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué publié le jeudi 10 avril au soir. Il s’agit désormais indique-t-on, de 17 États sur 48 qui ont officiellement aboli la peine capitale en droit sur le continent africain. Et, malgré quelques exemples négatifs en Afrique, l’on observe une évolution positive, ces dernières années, relève l’Onu qui cite le Togo, le Burundi (en 2009) et le Bénin (2012) qui ont également rejoint l’ensemble des États abolitionnistes. La Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples a notamment appelé à l’abolition de la peine de mort lors de sa 49ème session en 2011, dans le but d’appuyer les efforts du groupe de travail mis en place en 2005, chargé de traiter la question sur le continent.
Aussi, selon le récent rapport des Nations unies, dans le domaine, subsistent encore plusieurs mauvais élèves, à l’instar du Botswana et la Gambie qui ont procédé à des exécutions en 2012. Mais dans les semaines à venir, l’Egypte devrait en faire autant après la condamnation à mort de 529 partisans des Frères musulmans, lors d’un procès expéditif dans la ville de Minieh au Caire, le 24 mars 2014. La République démocratique du Congo s’est, quant à elle, exprimée en faveur d’un «moratoire irréversible» et d’une «abolition progressive» en mars 2012.
Avec la signature du Gabon à ce protocole facultatif qui se rapporte au Pacte international relatif aux droits civils et politiques visant à abolir la peine de mort, c’est désormais 80 Etats qui ont officialisé leurs lois abolitionnistes, préférant s’en tenir aux lourdes condamnations comme la perpétuité.