En marge de sa rencontre à Paris avec son homologue français, le Président de la République, Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba qui était l’invité spécial des patrons français membres du comité Afrique du Mouvement des Entreprises de France (MEDEF) a, à travers son allocution ci-dessous, rassuré ses interlocuteurs en les invitant à venir participer à la diversification de l’économie gabonaise par un accroissement de leurs investissements.
Monsieur le Président du Conseil France - Afrique de l’Ouest et Centrale du MEDEF International,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Entreprises,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais avant tout propos, vous adresser, Monsieur le Président du Conseil, mes sincères remerciements pour l’organisation de cette rencontre.
Monsieur le Président,
Je suis venu vous inviter à investir au Gabon, et à prendre une part active dans la grande aventure de diversification de notre économie. Je ne viens que maintenant parce que j’ai attendu de parachever la première phase des reformes structurelles de notre économie pour m’adresser à vous.
Mesdames et Messieurs,
Au moment où l’économie gabonaise prend son envol avec des perspectives encourageantes, je constate malheureusement que nos partenaires traditionnels de qui nous aurions attendu plus marquent le pas. Est-ce par simple prudence ? Est-ce par frilosité ? Ou au contraire par désintérêt ?
Je n’oserai le croire. Même si nous sommes en couple depuis de très longues années la demoiselle Gabon est encore belle et attractive. En effet l’économie gabonaise offre de multiples opportunités d’investissement.
Dès mon élection en 2009, je me suis fixé comme objectif principal, celui de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025.
Pour y parvenir, j’ai mis en place le Plan Stratégique Gabon Emergent qui repose sur trois piliers de croissance et de développement : le Gabon Vert, le Gabon Industriel, et le Gabon des Services.
La mise en œuvre progressive de ce programme a déjà permis d’enregistrer des progrès significatifs et de renforcer la situation macro économique.
C’est ainsi que le taux de croissance est passé de – 1,9% en 2009 à une moyenne de 6% entre 2010 et 2013. Et le taux d’inflation en 2013 est estimé à 0,5%, soit un taux largement inférieur à la moyenne communautaire dans l’espace CEMAC.
Les ressources propres représentent 85% du budget général de l’Etat. Notre gestion des ressources publiques se caractérise par une gestion prudente de la dette publique dont le ratio dette / PIB est de l’ordre de 24%.
Les crédits alloués à l’investissement représentent 39,6% du budget général en 2014. D’après le PNUD, l’IDH au Gabon est de 0,683 contre 0,475 la moyenne africaine et à portée de la moyenne mondiale établie à 0,694.
Monsieur le Président, Mesdames et messieurs,
Les entreprises françaises sont présentes dans les trois secteurs traditionnels de l’économie gabonaise que sont le pétrole, le bois et les mines. D’autres secteurs à fort potentiel méritent également toute votre attention. Il s’agit des secteurs agro-industriels, de la pêche, du tourisme, et des services.
A l’instar des autres pays d’Afrique subsaharienne, le Gabon, est doté d’abondantes ressources naturelles. Mais leurs exportations à l’état brut n’a pas permis de créer une croissance inclusive.
Mon ambition, à travers les réformes engagées, notamment la nouvelle stratégie d’industrialisation, est de permettre une remontée dans la chaine de valeur par le processus de transformation locale, totale ou partielle, de nos matières premières.
Les pôles économiques créés, notamment, le cluster minier et métallurgique de Moanda – Franceville, le pôle hydrocarbures et pétrochimie de Mandji, la Zone Economique Spéciale de Nkok, pour ne citer que ceux là, illustrent cette volonté. Dans ce sens, j’ai proposé à mes pairs, à l’occasion de la TICAD 5, à Tokyo, l’année 2020 comme date butoir, au delà de laquelle, plus aucune matière première ne sera exportée sans avoir subi au moins une première transformation.
Je vous invite donc, à devenir les principaux acteurs de cette ambition.
Je suis convaincu qu’en vous investissant pleinement dans cette dynamique, nous parviendrons à l’établissement d’un véritable Partenariat Gagnant - Gagnant.
Monsieur le président, Mesdames et Messieurs,
Le Gabon jouit d’une stabilité macroéconomique, politique et sociale indéniable. En développant un nouveau partenariat dans les conditions que je propose, nous sommes assurés de nous engager dans une entreprise durable aux résultats tangibles. En effet, le Gabon offre des garanties de sécurité pour l’investissement privé.
Nous nous sommes résolument attelés à améliorer la Gouvernance et l’environnement des affaires. La refonte en cours de la réglementation fiscalo douanière d’une part, la reforme des codes pétroliers et miniers d’autre part concourent à renforcer l’attractivité du Gabon.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
Le développement économique du Gabon ne saurait durablement prospérer s’il ne prenait en compte l’Homme face aux risques de précarité et d’exclusion.
C’est pourquoi, tirant les enseignements du rapport sur l’état de la pauvreté au Gabon, je me suis résolument engagé à promouvoir l’investissement Humain.
Dans le cadre de cette stratégie, un accent particulier est mis sur la réforme de l’éducation et de la formation. De même, la santé, la création de petites et moyennes entreprises et l’aide sociale aux personnes vivant dans la précarité y occupent une place importante. Vous avez là, des secteurs qui méritent tout autant votre attention.
Nombreux parmi vous, êtes déjà présents au Gabon. Pendant de longues années vos activités respectives ont contribué à améliorer la situation économique et sociale des gabonais. Je vous réitère ma confiance.
Je sais qu’il existe aujourd’hui des malentendus et des incompréhensions sur les instances de règlement. Cette malencontreuse situation résulte d’avantage des dispositions que l’administration a prises pour améliorer la gouvernance et s’assurer de payer la bonne dépense. Je tiens à vous rassurer que mon Gouvernement s’emploie ardemment à régulariser cette situation.
Monsieur le Président,
Je voudrais pour conclure, dire aux entreprises désireuses d’investir au Gabon que nous les attendons avec l’habituelle hospitalité qui caractérise les rapports entre gens qui se connaissent de longue date et qui se font confiance.
Je vous remercie.