Des emballages dont des bouteilles de boissons en plastique qui s’échouent en masse sur la plage de Libreville et ses environs, le phénomène prend au Gabon, des proportions inquiétantes. Le leader vocal du groupe Magic System, A’salfo est d’avis que cette préoccupation ne peut être réglée que par la sensibilisation.
Vêtus de combinaisons, gans et bottes, les membres du groupe ivoirien Magic System (Ndlr : présents au Gabon dans le cadre de leur tourné africaine à l’occasion de la célébration des 20 ans de carrière du groupe), viennent d’envoyer un signal fort, avec cette action de la lutte contre la pollution qui menace particulièrement les côtes de la capitale gabonaise. Au quartier Rénovation, à quelques mètres du siège de la CNSS, dans le cadre du nettoyage d’un bassin versant, les artistes ont été choqués par l’abondance des ordures ménagères sur ces lieux.
« Aujourd’hui, on ne s’en rend pas compte, car il ne suffit pas d’avoir une ville propre de par son bitume, ces immeubles mais il faut aussi regarder au fin fond », déclare A’salfo, leader vocal du groupe. En effet, à cet endroit précis, les immondices ternissent le paysage. Un scénario déplorable ! « Le phénomène n’est cependant pas propre au Gabon, c’est partout en Afrique comme cela. Parce que lorsque nous voyons tous ce que nous ramassons là, je crois qu’il y a de quoi interpellé les populations », reconnaît A’salfo.
La pollution, un réel danger ?
« Si on ne prend garde aujourd’hui, cela risque les années à venir, d’être le premier facteur de mortalité en Afrique », prévient A’salfo. L’alerte lancée par l’artiste est d’autant plus réaliste qu’il cadre avec certaines études. En effet, selon un rapport de l’Organisation mondiale de la santé, (OMS), 7 millions de personnes meurent prématurément à cause de la pollution dans le monde. Si ces cas concernent particulièrement la pollution de l’air, il est important de noter que les déchets ménagers constitue une sérieuse cause de pollution qui affecté l’équilibre naturel donc, l’Homme.
Ce danger peut cependant être prévenu au moyen des politiques de sensibilisation car souvent, l’ignorance cantonne les individus à des pratiques peu mesurées. « Les gens ont besoin qu’on leur disent des choses pour qu’il y’ait un changement donc, je crois qu’il faut mettre des politiques en place, des campagnes de sensibilisation régulières et des réformes notamment des taxations (si possible) pour lutter contre la prolifération de ces déchets que nous voyons », soutient l’artiste.
Les industries pointées du doigt
C’est parce que les industries localisées en Afrique et particulièrement, des cas comme Sobraga ne disposent pas de système de recyclage que le phénomène va crescendo et à des proportions inquiétantes. « Vous remarquez que nous avons plus de déchets de boissons, il faut amener toutes ces industries, toutes ces sociétés qui produisent ces consommables, à mettre en place plus de produits biodégradables, que des produits tels que ce que nous voyons qui polluent la nature », fait constater l’artiste.
Mais cette question reconnaît le groupe, ne peut être isolée aux seules industries car le phénomène doit avoir une proportion plus élargie de telle sorte que tout le monde soit concerné par la question. « Tout est question de politique. Il faudrait que nos autorités africaines s’impliquent vraiment, parce qu’on parle de réchauffement climatique mais la responsabilité est vaste et celle-ci est accentuée par l’ignorance », a-t-il renchérit.