LIBREVILLE - Après sa décision de rendre effective la libre circulation, le gouvernement gabonais, par le canal de son porte-parole, Alain Claude Bilié-By-Nzé, a rassuré lundi à Libreville, l’opinion sur les dispositifs sécuritaires qui accompagnent cette mesure.
"Il ne faut pas jouer sur les peurs. Le problème de sécurité se pose aujourd’hui à travers le monde par des phénomènes qu’on a connus et qui sont de retour sous d’autres formes. C’est le cas du terrorisme qui sévit dans la zone CEMAC, CEEAC ou CEDEAO. Un certain nombre de mécanismes sont en œuvre par le biais de la coopération avec des pays occidentaux que sont la France, l’Allemagne, l’Union européenne (UE), mais aussi avec des Nations-Unies, en vue de trouver des solutions. En conséquence, la problématique de la sécurité ne se pose pas qu’à la libre circulation des personnes quand bien même cette décision n’aurait pas dû être actée. L’État gabonais a le devoir de protéger ses frontières pour veiller sur les populations", a fait savoir le porte-parole du gouvernement.
Il a rappelé que l’insécurité n’est pas toujours liée à la libre circulation, avant d’évoquer les dispositifs sécuritaires en termes de voyage.
"Il ne faut pas toujours lier insécurité avec la libre circulation car c’est une manière de jouer sur les peurs (...) L’exigence des passeports et documents de voyage biométriques est de pouvoir avoir une coopération entre les polices de la sous-région, de sorte que nous puissions savoir l’état de celui qui rentre au Gabon, au niveau de son casier judiciaire, de son pays d’origine, et si la personne est recherchée ou a fait une banqueroute chez lui ou sorti de prison. Il faut raison gardée sur les peurs", a-t-il poursuivi.
Alain Claude Bilié-By-Nzé a précisé que le séjour d’une personne qui rentre sur le territoire gabonais tout comme d’autres pays de la sous-région est de 90 jours (3 mois). De même qu’il a indiqué que" la libre circulation n’est pas synonyme de libre établissement et que ceux qui rentreront au Gabon dans ce cadre, n’auront pas naturellement le droit de travailler s’ils ne se sont pas conformés la législation gabonaise en matière de travail des personnes étrangères".
En termes des bienfaits de la libre circulation, il a déclaré que "cette liberté qui va être accordée aux ressortissants des pays membres de la CEMAC va être un facteur accélérateur en termes d’échanges qui vont porter sur le Tourisme, l’Art, l’Artisanat, le commerce qui est effectivement une opportunité pour les gabonais d’aller voir dans d’autres pays et de trouver des prolongements sur les marchés pour un marché local étroit (...) C’est dans la même foulée que nous nous sommes ouverts aux pays de G20".
Le membre du gouvernement a rappelé que le Gabon, terre d’accueil, a toujours reçu sur son sol les ressortissants d’autres pays africains ou d’autres continents, et n’a jamais été opposé aux principes de la libre circulation. ‘’Mais le Gabon tenait et tient encore compte à ce que les personnes qui rentreront librement sur son territoire soient celles qui arrivent effectivement des pays membres et détentrices des documents d’identité ou de voyage biométriques qui garantissent un retour sûr et certain des personnes sur leur territoire’’, a-t-il indiqué.