Le combat retour de Mabikca Taylor, impulsé par le chef de l’Etat gabonais et fixé au 24 mai prochain, serait presque hypothéqué. De nombreux «mange-mil» qui gravitent autour du dossier en ont hypertrophié le budget et manigancent pour que le boxeur ne puisse en tirer des points sur les tablettes des instances internationales de la boxe.
Mais selon les informations glanées sur le site officiel de l’ABU, il semblerait que le Gabon pourrait rater ce rendez-vous déterminant de la carrière de Mabicka Taylor. Car à ce jour, aucune communication officielle n’est parvenue sur la table de l’ABU dont les statuts exigent le dépôt du dossier dans un délai de 45 jours avant la date du combat. Bien plus, conformément à un rating de l’ABU datant de mars 2014, Mabicka Taylor devrait avoir disputé au moins un combat en Afrique avant de descendre sur l’arène internationale. Si le pugiliste professionnel gabonais qui se prépare actuellement en France, peut quitter Paris pour venir combattre à Libreville avec n’importe qui, l’initiative n’aura aucun impact sur sa carrière, faute de pouvoir être noté dans le classement international par les experts de l’ABU.
Vu sous cet angle, la préparation physique actuelle de l’athlète dans les salles de sport de Paris, évaluée à 15000 Euros (près de 10 millions de francs CFA), ne concerne en rien les exigences de l’instance internationale du noble art. Aussi, ne comprend-on pas la présence du président fédéral qui devrait déjà avoir quitté Libreville en vue de la préparation des deux combats exigés par l’ABU. Tout se passe comme si certains travaillent au boycott de ce combat voulu par le président de la République.
A ce jour, le choix de l’adversaire de Mabicka Taylor et le contrat qui devrait être signé avec son challengeur n’est toujours pas fixé. A titre de clarification, on notera que le champion gabonais ne saurait, en match retour, boxer contre le ghanéen Georges Akrong, lamentablement battu à Libreville. Le black star ayant énormément chuté dans le classement international (18e), il est une probable que l’adversaire du gabonais soit un burkinabè, un béninois ou un algérien, bien cotés actuellement à la Confédération africaine de boxe.
Dans ce pilotage à vue, des sources concordantes indiquent que les juges officiels du combat de Libreville n’auraient même pas encore été saisis. Comment donc espérer, dans une telle situation, que l’ABU donne son quitus au Gabon ? En clair, le Gabon est hors délai sur un dossier impulsé par Ali Bongo Ondimba depuis le 3 janvier 2014.
Dans le ghetto de la boxe gabonaise, il se susurre que certaines personnes s’emmêlent les pinceaux en se précipitant sur ce dossier qui, il faut le dire, aiguise les appétits des opportunistes. Dans un premier temps, un budget global de 300 millions de francs CFA a été élaboré, avant d’être revu à la baisse. Il se chiffrerait aujourd’hui aux alentours de 215 millions de francs CFA. Une somme pour le moins astronomique que supporterait entièrement le chef de l’Etat qui voudrait apporter là son soutien au champion gabonais de la phase aller, Taylor Mabicka. D’ailleurs, la date du 24 mai n’est pas un hasard : elle a été déterminée pour coïncider avec la tenue de la 3e édition du New-York Forum Africa (NYFA) qui va nécessairement attirer du monde à Libreville, de quoi faire craquer le prytanée
En regardant de près ce dossier, seul le championnat du monde qui se tiendra le 15 Aout 2014, sous le pilotage de l’International Boxing Union (IBU) des Etats Unis d’Amérique (USA) restera encore prenable pour Taylor. Mais, tel que se déroulent les choses, ces différents grands rendez-vous sportifs risquent d’échapper au champion gabonais du fait des égos des uns contre les autres. Les collaborateurs du Chef de l’Etat gagneraient à jouer franc jeu en donnant la bonne information à leur patron que certaines personnes veulent tout simplement ruiner sur le dos de Mabicka Taylor. N’est-il donc pas possible pour la boxe d’avoir ne fut-ce qu’à peu près ce que le taekwondo gabonais a engrangé avec anthony Obame ?
De toutes les compétions internationales abrités par le Gabon en 2013, seul le gala international de boxe de Libreville, organisé par la Fédération gabonaise de boxe (Fegaboxe), en collaboration avec l’Union africaine de boxe (ABU), aura retenu l’attention du président de la République, Ali Bongo Ondimba, et marqué les esprits des Gabonais. Le premier sportif du pays avait ainsi décidé, le 3 janvier dernier, de remettre ça le 24 mai prochain.