Décidément, les choses semblent s’accélérer pour le République centrafricain (RCA), après le renfort de l’Europe, celui de l’Organisation des nations unies a été confirmé ce jeudi 10 avril 2014 après que le Conseil de sécurité a autorisé le déploiement d’environ 12 000 Casques bleus dans ce pays d’Afrique centrale, en crise depuis plus d’un an. Il s’agit de la Minusca (Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en RCA), appelé à prendre la place de la Misca (Mission de soutien à la Centrafrique).
Une initiative, une des plus grosses opérations de maintien de la paix de l’ONU, avec un budget annuel évalué entre 500 et 800 millions de dollars, loin cependant derrière la Monusco en RDCongo, qui vient dans le but de tenter de sécuriser le pays livré à l’anarchie et aux violences entre chrétiens et musulmans. Avec cette action, l’on parle désormais de «la volonté de la communauté internationale de protéger les populations menacées, de leur donner accès à l’aide humanitaire et de soutenir le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire de la Centrafrique», tel que l’a relevé le président français, François Hollande.
Proposée par la France, la résolution a été adoptée à l’unanimité et ce sont 10 000 soldats et 1 800 policiers qui formeront cette force. Ils prendront dans cinq mois la relève de 6000 soldats de la force africaine de la Misca, sur place aux côtés de 2000 militaires français de l’Opération Sangaris dans cette ancienne colonie française. Les Européens, en marge du Sommet Union européenne (UE) –Afrique du 2 au 3 avril dernier, avait quant à eux promis 800 hommes, dont des gendarmes français qui ont commencé à patrouiller le mercredi 9 avril 2014 dans Bangui, la capitale centrafricaine.
Le «transfert d’autorité» entre Misca et Minusca, c’est-à-dire le déploiement effectif des Casques bleus, est fixé au 15 septembre prochain et le mandat initial de la nouvelle mission court jusqu’au 30 avril 2015. Après le retrait du Tchad, la Misca regroupe des contingents de sept pays (Burundi, Cameroun, Congo, RDCongo, Gabon, Guinée Equatoriale, Rwanda). Le chef de la nouvelle mission devrait être un Africain. La résolution autorise les soldats français à prêter main forte à la Minusca en employant «tous les moyens nécessaires», c’est-à-dire la force.
Les priorités de la Minusca dans ce pays s’articuleront autour de la protection des civils (administrateurs, ingénieurs, juristes), la protection de la population et des convois humanitaires, le maintien de l’ordre, le soutien à la transition politique, le respect des droits de l’homme et l’arrestation des responsables d’exactions, dont les crimes de guerre passibles de la Cour pénale internationale. La Minusca pourra aussi contribuer à réformer les forces de sécurité locales et superviser un embargo sur les armes imposé par l’ONU depuis décembre 2013.
On note enfin que la résolution rendue publique, appelle les autorités de transition à Bangui à «accélérer leurs préparatifs de façon à tenir des élections présidentielles et législatives libres et équitables au plus tard en février 2015».