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Akinwumi Adesina : l’agriculture, une voie d’avenir pour les jeunes Africains et un frein aux migrations
Publié le mardi 17 octobre 2017  |  Gabon Economie
CIEA
© aLibreville.com par Marc-Innocent
CIEA 2017: la deuxième édition de la conférence ouverte par le Président ivoirien Alassane Ouattara
Abidjan le 28 Mars 2017. La 2éme édition de la Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) s’est ouverte en présence de plusieurs personnalités parmi lesquelles les Chefs d’Etat du Libéria, Ellen Johnson Sirleaf, Sénégal, Macky Sall, de la Guinée Alpha Condé, de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et Akinwumi Adesina (photo), président de la Banque Africaine de Développement (BAD).
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A la faveur de la Journée mondiale de l'alimentation, célébrée ce 16 octobre 2017, le président de la Banque africaine de développement (BAD), Akinwumi Adesina, a lancé une invite à la jeunesse africaine, afin qu’elle s’intéresse aux métiers agricoles et à les considérer comme une activité lucrative, et non pas un signe de manque d'ambitions.

‘’La sécurité alimentaire en Afrique dépend de la capacité à attirer les jeunes vers l'agriculture et l'agroalimentaire’’. Tel est le message qu’a livré la Banque africaine de développement, à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation célébrée ce 16 octobre 2017.

La principale raison évoqué par l’institution financière panafricaine, à travers le choix du thème de cette année qui met l'accent sur la nécessité de « changer l'avenir des migrations - Investir dans la sécurité alimentaire et le développement rural », est que le secteur agricole a le potentiel de créer de la richesse et des emplois pour les jeunes Africains, afin de pourvoir endiguer les migrations.

Mais au-delà de cette position contextuelle, la Journée mondiale de l'alimentation, célébrée tous les ans le 16 octobre, promeut la sensibilisation et une action mondiale en faveur de ceux qui souffrent de la faim. Elle rappelle également la nécessité d'assurer pour tous une sécurité alimentaire et un régime alimentaire nutritif.

Pour la BAD, les investissements dans l'agriculture sont essentiels pour que les jeunes Africains puissent prospérer, et, partant, endiguer les flux de migration. Selon elle, ‘’Une agriculture reposant sur un secteur privé florissant en Afrique est à même de fournir des emplois et des revenus qui attirent et retiennent les meilleurs talents africains sur le continent, tout en améliorant la qualité de vie de tous les Africains’’.

Avec plus de 70 % des Africains qui dépendent de l'agriculture pour leur subsistance, il est impératif de libérer le plein potentiel de ce secteur, ce qui contribuera grandement à améliorer la qualité de vie des Africains. En conséquence, l'un des objectifs de « Nourrir l’Afrique » est d'éliminer la faim et la malnutrition à l’horizon 2025.

Parce que les ressources minérales comme l'or, les diamants ou le pétrole brut ne sont pas illimitées, les pays africains doivent diversifier leurs économies. Cela ne peut se faire sans mettre l’accent sur l'agriculture, étant donné que la grande majorité des Africains en dépendent pour leur subsistance.

Car, la hausse de la demande alimentaire et l'évolution des habitudes de consommation en raison de facteurs démographiques comme l'urbanisation (flux migratoires intérieurs) entraînent une hausse rapide des importations nettes de produits alimentaires. Celle-ci devraient même tripler et passer de 35 milliards de dollars en 2015 à plus de 110 milliards de dollars d'ici à 2025 si la tendance à la hausse n’est pas jugulée.

Sachant que les petits agriculteurs africains ont autour de 60 ans en moyenne, la sécurité alimentaire de l'Afrique dépend de sa capacité à attirer les jeunes vers l'agriculture et l'agroalimentaire et à les responsabiliser. Les gouvernements peuvent soutenir ces changements en créant les conditions propices, grâce à des réformes politiques visant à accroître les investissements privés dans l'agriculture et l'agroalimentaire. Et aussi en définissant mieux l'importance de l'agriculture pour leurs économies dans leur interaction avec le public.

Pour le vice-président de la BAD en charge du Développement régional, l'Intégration et la Prestation de services, Khaled Sherif : « La sécurité alimentaire, le développement rural sont étroitement liés aux questions de migration, de fragilité et de résilience. La Corne de l'Afrique et le Sahel offrent des exemples incontestables de la façon dont des facteurs mondiaux comme l'insécurité alimentaire, l'extrémisme radical et les migrations aggravent la fragilité d’un État et ont un effet dévastateur sur le développement».

Et d’ajouter : «Le manque d'opportunités économiques, d'infrastructures, d'opportunités d'emploi et les changements climatiques imprévisibles dans ces pays sont des sources majeures de fragilité, qui conduisent souvent à la migration forcée de populations dans une quête désespérée d’opportunités. La Banque adopte, le cas échéant, des approches fondées sur les risques aux niveaux national et régional pour lutter contre la fragilité».

Ainsi, le 14 octobre, la BAD a joint sa voix à celle du ministre de l'Agriculture et du développement rural de la Côte d'Ivoire et d'autres partenaires au développement lors d’une journée qui promouvait l'agriculture comme activité lucrative. Tous ont souligné la nécessité pour les gouvernements d'investir dans l'agriculture pour créer des emplois et endiguer les flux migratoires qui minent la sécurité et l'économie des pays africains.

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