Que des personnes aient été empêchées d’exercer leur foi à la mosquée Omar Ibn Khatab des Charbonnages, à la suite du passage de l’huissier et des gendarmes chez Jean Ping, vendredi 13 octobre, le Conseil supérieur des affaires islamiques du Gabon n’a pas apprécié. Le SG du CSAIG condamne une «violation flagrante des droits» des musulmans.
Pris à parti par un groupe d’hommes et de femmes, les réguliers de la mosquée Omar Ibn Khatab n’ont pu exercer leur prière dans l’après-midi du vendredi 13 octobre. Leur tort : la mosquée dans laquelle ils ont leurs habitudes est située aux abords du domicile de Jean Ping, au quartier Charbonnages dans le 1er arrondissement de Libreville. Or, c’est ce même vendredi qu’un huissier de justice qu’accompagnaient des gendarmes a fait une descente chez l’ancien candidat de l’opposition à la présidentielle d’août 2016. Cette descente qui a vite pris une coloration politique n’a pas épargné les musulmans qui, on le voit sur des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, ont été traités de tous les noms par les partisans de l’opposant, y compris d’appartenir à la secte islamiste Boko Haram. Colère au sommet du CSAIG qui, dans un communiqué, exhorte à ne pas faire d’amalgame.
Selon Ahmed S. Zue Ndoutoumou, il s’agit d’une «violation flagrante des droits et le mépris du caractère inviolable des lieux de culte». Pour le secrétaire général du CSAIG, «ces actes sont inadmissibles dans un Etat de droit. […] Il n’est pas acceptable que des musulmans soient violentés sous de fallacieux prétextes en rapport avec des manifestations politiques auxquelles ils sont totalement étrangers».
Au CSAIG, on soutient que les agressions dont ont été victimes les réguliers de la mosquée Omar Ibn Khatab «ne servent ni la démocratie ni le respect que la nation entière accorde depuis des lustres à toutes les confessions religieuses établies dans notre pays». Aussi, son SG, tout en appelant les populations au ressaisissement, rappelle-t-il que «la religion musulmane ne peut être assimilée à une quelconque activité politique ou partisane». Une façon de faire comprendre aux partisans de la Coalition pour la nouvelle République (CNR) que la descente d’un huissier de justice et des agents de la gendarmerie nationale n’est pas du fait des musulmans de Libreville, et certainement pas du fait de ceux de la mosquée Omar Ibn Khatab, située aux abords du domicile de leur leadeur.