Les perspectives de la dette gabonaise sont négatives. De « B+ », l’agence de notation Fitch Ratings vient d’abaisser cette note à « B » dans la catégorie spéculative.
« La vive détérioration des comptes publics du pays, l’accumulation d’importants arriérés intérieurs comme extérieurs ainsi que le gonflement de la dette publique » sont, selon Fitch Ratings, les facteurs explicatifs de la détérioration de la dette publique du Gabon. Une chute en corrélation directe avec la crise pétrolière, et ce, depuis son déclenchement en 2014. De quoi affecter lourdement les finances publiques du Gabon dont les agrégats tel le PIB en dépend à hauteur de 60%.
L’évaluation de la situation par les analystes créanciers montre que les arriérés du pays s’élèvent désormais à 2% du PIB pour les créances extérieures contre moins de 7,7% du PIB pour les retards de paiement intérieurs liés notamment à la TVA ou au paiement des fournisseurs. Le crédit triennal accordé en juin par le Fonds monétaire international (FMI) explique l’agence « va probablement faciliter la situation de la trésorerie, soutenir les réformes », mais cette possibilité est dépendante de la bonne gestion de cette manne financière.
Une situation déjà décriée par le Premier ministre !
Cette évaluation ne fait que confirmer une position présentée en septembre dernier, lors du Séminaire gouvernemental du Cap Estérias par le Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet. Un faux pas dans la bonne gouvernance, selon ce dernier, risque de corser la situation et exposer de ce fait le pays « aux risque inhérents aux saisies des cours arbitrales par les opérateurs ». En cas de persistance du phénomène, la perspective d’une dégradation supplémentaire de la note du Gabon est à envisager. Ce qui en soi, expliquerai une « non application des conditions du programme du FMI » perçue comme une bouée de sauvetage pour le pays.