Cette annonce pourrait être considérée comme un véritable couperet au moment où les autorités font des pieds et des mains pour relancer l’économie. Selon l’agence de notation Fitch, l’abaissement de la note de la dette du Gabon est liée à la détérioration de l’endettement et de la situation budgétaire du pays.
Ainsi, la note de la dette gabonaise passe de « B+ » à « B » tombant plus bas dans la catégorie spéculative et l’agence pourrait encore l’abaisser dans les prochains mois, précise le journal français Le Figaro, qui en fait large écho. Selon les explications de l’agence de notation, cette dégradation reflète «la vive détérioration des comptes budgétaire et extérieur du pays, l’accumulation d’importants arriérés intérieurs comme extérieurs ainsi que le gonflement de la dette publique» à la suite de la baisse des prix pétroliers à partir de 2014.
Un crédit de 642 millions de dollars accordé en juin dernier sur trois ans par le Fonds monétaire international (FMI) pourrait permettre une amélioration de la situation de la trésorerie, et de ce fait soutenir les réformes engagées par le gouvernement dans le cadre du Plan de relance économique (PRE).
Toutefois, la perspective d’une dégradation supplémentaire de la note aurait pour conséquence la «non-application des conditions du programme du FMI qui pourraient entraîner un retard dans le versement de son aide».
Les arriérés du pays se montent à 2% du Produit intérieur brut (PIB) pour les créanciers extérieurs et à pas moins de 7,7% du PIB pour les retards de paiements intérieurs, comme les remboursements de TVA ou le paiement de fournisseurs. Le déficit budgétaire a gonflé à 6,6% du PIB après 4% en 2015.
La croissance de l’économie quant à elle, ne devrait pas dépasser 0,8% cette année dans le sillage d’un vif déclin de la production pétrolière et d’un affaiblissement du secteur privé, affirme encore Fitch. L’activité pourrait reprendre en 2018 pour progresser de 2,7% puis de 3,6% en 2019, selon les prévisions de cette agence de notation.