Les dialogues initiés par Jean PING (Okala, décembre 2016) et Ali BONGO ONDIMBA (Angondjé, avril-mai 2017) peuvent-ils se justifier constitutionnellement ? Le président de la République est-il partie au Protocole d’accord du dialogue politique dont il a demandé la tenue ? (Sur le texte intégral du Protocole d’accord entre les parties prenantes du dialogue politique, cf. : l’union du 29 mai 2019, pp. 4- ; F:\Gabon,les Accords politiques\Dialogue politique 2017.html.). Quelle est l’étendue de la Constitution du 26 mars 1991 dont le Protocole d’accord recommande la révision? L’intérêt de ces questions résulte des recommandations des parties prenantes du dialogue politique, désignées dans les lignes qui suivent par parties prenantes. En effet, leur lecture attentive révèle qu’elles sont toutes rattachées directement ou indirectement à la Constitution selon qu’elles visent à restaurer sa suprématie ou à la saper. Tel est le dilemme dans lequel est enfermé le Protocole d’accord qui, en tout état de cause, ne peut ouvrir au Peuple gabonais la porte de l’Etat de droit. Sous ce rapport, le culte du respect que les gouvernants devraient vouer à la Constitution constitue le premier indice nécessaire, mais non suffisant, de l’Etat de droit. Toutefois, l’avènement et l’affermissement de l’Etat de droit supposent que le pouvoir politique a une nature spécifique sans laquelle l’Etat de droit est irréalisable. Or, la nature du pouvoir, que renforce le Protocole d’accord, se situe aux antipodes de l’Etat de droit qu’il ambitionne en même temps « de consolider ». A la lumière de ce qui précède, notre pensée s’articulera autour de trois axes : les réponses aux trois questions exprimées ci-dessus, la nature du pouvoir politique actuel et l’improbable avènement de l’Etat de droit.