Le journaliste français avait tenu des propos diffamatoires dans un de ses livres paru en 2014 sur les relations entre le président gabonais et son défunt père Omar Bongo.
Jeudi 5 octobre 2017, le tribunal correctionnel de Paris a donné raison à Ali Bongo Ondimba dans le procès qui l’opposait à Pierre Péan. Ce dernier était poursuivi en justice par le président de la République gabonaise pour « diffamation », à cause d’allégations non fondées contenues dans un de ses livres. Dans son jugement, le tribunal correctionnel condamne Pierre Péan et son éditrice Sophie de Closets à payer une amende de 1 000 euros chacun, et à verser un euro de dommages et intérêts à Ali Bongo.
La 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris a jugé que des passages contenus dans le livre de Pierre Péan sont des accusations « très graves », « formulées de façon affirmative », dont « la base factuelle s’avère insuffisante ». Dans son livre Nouvelles affaires africaines, publié en 2014 aux éditions Fayard, l’auteur laisse entendre que l’actuel président gabonais Ali Bongo aurait commandité deux tentatives d’assassinat à l’encontre de Jean-Pierre Lemboumba, qui était alors le directeur de cabinet d’Omar Bongo.
« Un contrat a été mis sur sa tête [Jean-Pierre Lemboumba, Ndlr] C’est un voyou du Havre qui est chargé de l’exécution. La PJ retrouve le donneur d’ordre : un Coréen proche », écrit Péan dans son bouquin. Le journaliste rapportait les propos de Jacques Foccart qui lui avait confié que la première tentative d’assassinat avait été « plus ou moins inspirée par Ali Bongo ». Une allégation jugée « trop vague » par le tribunal, qui a également réfuté les propos rapportés par Pierre Péan d’un enquêteur anonyme. Les juges ont en outre noté que « s’agissant de la seconde tentative d’assassinat, aucun document n’est versé à l’appui des propos incriminés ».
Me Delphine Meillet, l’avocate du président gabonais, s’est déclarée « extrêmement satisfaite » par le jugement du tribunal. « Pierre Péan est un habitué de la 17e chambre (où sont jugées notamment les affaires de diffamation, ndlr) et il est légitime qu’il soit condamné, Son ambition est claire : il s’agit de délégitimer le président Bongo », a-t-elle déclaré à Jeune Afrique.
Quant à l’avocate de Pierre Péan et de son éditrice, Me Florence Bourg, elle a salué une décision « globalement très positive », puisque les juges ont relaxé l’auteur sur les passages relatifs aux accusations de fraude électorale et à la mort de Georges Rawiri.