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GABON : Raymond Ndong Sima émet des doutes sur la réélection d’Ali Bongo et appelle à la tenue d’un « vrai dialogue »
Publié le mardi 26 septembre 2017  |  Gabon News
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© Autre presse par DR
Le Premier ministre, Raymond Ndong Sima
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Le week-end dernier face à la presse nationale et internationale, l’ancien Premier ministre et ancien candidat à la présidentielle d’août 2016 est revenu sur les questions qui entretiennent le débat politique national. Pour lui, si la dernière présidentielle était « désastreuse », il estime que l’élection est désormais derrière et que l’opposition doit accepter son échec de stratégie. L’heure est au rassemblement. Après un long silence d’un an, il n’a pas exclu l’éventualité de créer une nouvelle formation politique.

Dans sa Conférence de presse du 23 septembre 2017 à la Chambre de Commerce du Gabon, Raymond Ndong Sima est revenu sur ce qui avait tout l’air d’être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. En effet, très remonté contre ce qu’il a qualifié de violation flagrante des droits civiques, il a relaté l’incident du 6 septembre dernier à l’aéroport de Libreville où il a été bloqué pendant une heure alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour l’Europe.

« Je sais que depuis deux ans maintenant, l’outrance, l’invective et l’injure tiennent lieu de débat politique en lieu et place de la contradiction qui permet d’opposer des arguments à d’autres arguments. Une telle pratique donne à penser que la classe politique gabonaise est en mal d’arguments », va-t-il lancé à l’assistance. Avant d’ajouter que : « C’est en descendant de l’avion que j’ai appris que cet événement avait fait les choux gras de plusieurs internautes après la diffusion de ma photo, sac au dos, attendant la décision de la police et les commentaires qui en ont été faits. Mon attention a été attirée par la convergence de satisfaction entre un membre connu de la galaxie des émergents et un « faker news » de la coalition de l’opposition ».

Pour le conférencier, si on peut comprendre que le camp qui détient le pouvoir agisse précisément pour empêcher l’ouverture de ces débats, cacher les faiblesses de sa gestion ; il est difficile de comprendre les motivations d’une partie de l’opposition qui se prête à ce jeu depuis si longtemps et peine à produire un projet. Se prononçant sur l’élection présidentielle d’août 2016, il a indiqué qu’elle semblait être, « pour le commun des gabonais, l’occasion d’apprécier la gestion passée et celle d’en proposer une autre dans le cadre d’une alternance démocratique. Or tel n’était pas, en réalité, l’objectif d’une grande partie de la classe politique qui a délibérément induit le reste de la population ».

Ainsi donc, « La stratégie de la DTE était irréaliste. Son aboutissement dépendait d’une juridiction qui n’existait que de nom, les magistrats concernés n’ayant jamais été nommés. Même avec le dossier le plus solide, elle ne pouvait pas aboutir car il n’y avait personne à qui remettre un tel dossier ». A en croire le développement de cette ancien candidat, « l’objectif réel de cette stratégie qui a conduit à focaliser l’attention sur des questions de personnes en lieu et place de l’amélioration d’une offre politique susceptible de mobiliser les électeurs. Cette erreur stratégique a conduit à un processus électoral vicié ; une campagne sur des personnes et non sur des solutions ; des résultats électoraux globalement entachés d’irrégularités. Le camp du président sortant a cru bon de privilégier cette stratégie de la polarisation des attentions sur la question de l’état-civil de monsieur Ali Bongo Ondimba, notamment parce qu’il était assuré de la position de la Cour Constitutionnelle sur la question et parce qu’il permettait de faire l’économie d’un débat réel sur le bilan de sa gouvernance ».

A l’issue d’une longue démonstration, il est arrivé à la conclusion que « l’ensemble des résultats du scrutin est suspect et l’exemple le plus frappant est de toute évidence donné par ceux du Haut-Ogooué. Mais bien que les anomalies statistiques aient été moins flagrantes dans d’autres provinces il en existait également un certain nombre qui altéraient significativement la fiabilité générale de ce scrutin. Le recomptage des voix dans la seule province du Haut-Ogooué n’était pas satisfaisant. Quoi qu’il en soit, ce scrutin a débouché sur une impasse » dont il faut en sortir désormais.

Et pour en sortir justement, Raymond Ndong Sima préconise que par-dessus tout, « le pouvoir en place admette qu’il a essuyé un désaveu majeur. Si les résultats avaient été probants, la contestation n’aurait pas été aussi forte. […] et l’opposition doit admette qu’elle a échoué pour cause de stratégies douteuses à faire triompher une alternance nécessaire ». En outre, qu’un geste d’apaisement soit fait en libérant les prisonniers détenus pour des raisons politiques, ce que j’avais déjà demandé dans ma lettre au Président de la République le 8 novembre 2016 relative à l’organisation du dialogue ».

Partant de cet effort de retenue collective, « l’intérêt national commande d’admettre que le dialogue politique s’impose comme un passage obligé sans lequel, nous pourrions de nouveau être confrontés aux mêmes écueils lors des prochains scrutins. Dans l’idéal, la sagesse aurait été de reprendre le scrutin. C’est cette solution qui avait de loin ma préférence et que j’ai rappelée dans mon appel au calme le 3 septembre 2016. Cette relance du dialogue est par ailleurs conforme à la résolution de l’Union Européenne qui avait dépêché une mission d’observation à ce scrutin et qui a confirmé le 14 septembre dernier son appréciation négative de ce processus électoral en votant à son parlement une résolution qui condamne ledit processus ».

Enfin, il a lancé un appel à participation patriotique pour la mise en place d’un nouveau parti politique qui portera cinq points majeurs à savoir : « 1. de réformer en profondeur notre appareil judiciaire pour en accroître l’efficacité ; 2. réduire la taille de l’Etat pour dégager des économies budgétaires ; 3. rétablir les équilibres macroéconomiques nécessaire à une croissance durable ; 4. définir et préserver les bases de la solidarité nationale ; et 5. accroître notre intégration dans la sous-région ».

Dorian ONDO
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