A travers un communiqué rendu public le 19 septembre, la Coalition pour la nouvelle république (CNR) exprime sa satisfaction saupoudrée d’optimisme dans la suite de son combat pour la «reconquête du pouvoir» détenu par Ali Bongo.
L’adoption de la résolution du Parlement européen contre le Gabon, le 14 septembre, ouvrant notamment «la voie à des sanctions ciblées contre les responsables de crimes et violations des droits de l’Homme au Gabon depuis les évènements dramatiques du 31 août 2016», a eu un écho favorable du côté de la Coalition pour la nouvelle république (CNR) de jean Ping.
Si plusieurs voix s’élèvent dans le camp du pouvoir pour dénoncer la démarche du Parlement européen, se drapant de l’argument de la souveraineté, l’opposition gabonaise perçoit plutôt dans cette démarche, une lueur d’espoir vers l’issue escomptée, celle «d’installer Jean Ping au pouvoir».
Pour elle, c’est un pas de plus qui se greffe à la résolution du 2 février 2017, portant sur la crise de l’Etat de droit au Gabon. «A la différence de la première résolution, celle du 14 septembre est justifiée par le constat d’une dégradation progressive très préoccupante de la situation sécuritaire et de la violation systématique des engagements et principes des Traités internationaux auxquels le Gabon est lié», note le communiqué.
Qualifiant ce vote d’historique, la CNR estime qu’il conforte la confiance du peuple gabonais aux idéaux de la communauté internationale. Assez pour apporter son soutien aux parlementaires européens et aux dispositions de la résolution qui recommandent au Gabon le respect de ses obligations et responsabilités, dans le cadre de l’Accord de Cotonou.
Il s’agit entre autres du respect au droit de manifester pacifiquement ; la libération immédiate de toutes les personnes encore détenues illégalement ; des mesures concrètes pour garantir la liberté d’expression ; la mise en place d’une enquête internationale, sous l’égide des Nations unies concernant l’élection présidentielle de 2016 et les exactions qui ont été commises depuis ; la fin de tous les actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution contre les membres de la Coalition et tous ceux qui s’opposent au régime d’Ali Bongo ; l’adoption des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la fraude électorale et des actes de violence qui en ont découlé.
Sans éluder l’aspect du scandale des biens mal acquis, également évoqué dans les dispositions de cette résolution du Parlement européen, la CNR renouvelle son appui à l’enquête menée en France sur l’argent détourné au Gabon et «demande la plus grande transparence autour du versement de 1,3 million d’euros sur un compte bancaire français lié à la famille Bongo», mentionne le communiqué.
La CNR a tenu à réaffirmer l’ouverture de Jean Ping à «une médiation internationale, afin d’éviter la guerre civile et préparer nos compatriotes à la réconciliation nationale, indispensable dans le prolongement de l’alternance». De même, «elle s’associe à l’UE pour solliciter l’inscription, dans les meilleurs délais, de la situation gabonaise, à l’ordre du jour de toutes les instances internationales: l’ONU, l’Union Africaine, le Conseil des Droits de l’Homme des Nations-Unies, l’Assemblée Parlementaire ACP-UE», conclu le communiqué qui exhorte l’ensemble des acteurs dans le monde, sensibles à la lutte du peuple gabonais, à une chaine de soutien pour «faire échec au coup d’Etat électoral».