Solliciter le marché international des capitaux pour financer des projets de développement publics, la pratique est désormais monnaie courante pour les autorités gabonaises. Avec maintenant un ratio d’endettement qui atteint les 64%, le Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet craint que cette pratique expose le pays « aux risques inhérents aux saisies des cours arbitrales par les opérateurs ».
Les projections des autorités gabonaises relatives à la dette sont claires. Elles sont d’avis qu’il ne fut pas dépasser le quota des 1472 milliards de francs CFA sur la période 2017-2019, fixé par la nouvelle stratégie d’endettement. Une stratégie qui vise à maîtriser la dette du pays évalué à un plafond de 39% dans le plan de stratégie d’endettement de 2015 et qui succède le plan de la période 2016-2018 annoncé, un an plus tôt et dont les prévisions font état d’un montant total cumulé de 1645 milliards de francs CFA.
Si l’on s’en tient aux détails, cette année, le Gabon compte s’endetter à hauteur de 659 milliards de francs CFA dont la majorité 559 milliards de francs CFA sera sollicitée auprès du marché financier extérieur. En 2018, l’endettement projeté sera de 484 milliards de francs CFA soit 384 milliards de francs CFA d’engagement extérieur contre, 329 milliards de francs dont 229 milliards de francs CFA pour l’année 2019. Au 31 décembre 2016, selon les statistiques de la Direction générale de la dette (DGD), le stock de la dette local représente 2803,5 milliards de francs CFA de dette extérieure et 356,6 milliards de francs CFA de dette intérieur soit un taux d’endettement de 39,4% l’année écoulée.
Dans l’ensemble, ce taux devrait dépasser le seuil stratégique fixé et atteindre une moyenne de 56 à 57%. Cette possibilité est toutefois liées aux persistances des chocs extérieurs qui pourraient impacter la croissance.
Appétits et contraintes
Depuis, les autorités n’en démordent pas. La crise économique qui sévit accentue la pratique. Seulement, avec un ratio d’endettement désormais évalué à 64% du PIB par les organismes internationaux, proche du niveau d’alerte du plafond de la Cemac, les analystes craignent le pire. Cette inquiétude est également partagée par le Premier ministre, Emmanuel Issoze-Ngondet qui reconnaît le danger que représente « l’explosion de nos ratios d’endettement ».
Une trajectoire toutefois précipitée par le fléau de la mal gouvernance qui durant des années s’est érigé au sein de l’administration publique comme une pratique normale. Ce qui expose cependant aujourd’hui, le pays « aux risques inhérents au saisies des cours arbitrales par les opérateurs ».