Galvanisé par ses fonctions au sein du gouvernement et le soutien d’Ali Bongo, l’on est moins sûr de voir le président de l’Alliance pour le changement et renouveau (ACR) matérialiser les ambitions qu’il annonçait récemment. Son projet politique semble désormais compromis.
Depuis son éviction du gouvernement, le 7 septembre, l’ex-ministre d’Etat en charge de l’Habitat, sur les réseaux sociaux, semble faire peu de cas de la sanction qu’il a subi pour avoir manqué au respect de la hiérarchie, tout en fragilisant la cohésion gouvernementale. Multipliant les post sur son compte Facebook, Bruno Ben Moubamba dit ne rien regretter et assumer les différentes positions qui lui ont valu son poste. Pourtant, on en doute, la question de son avenir politique, le président de l’ACR doit se la poser de plus en plus ces derniers jours.
Déjà peu populaire au sein de l’opposition comme dans la majorité qu’il a toujours accusé de tromper et de trahir le chef de l’Etat, il sait qu’il aura plus de difficulté à matérialiser ses ambitions politiques, notamment celle qu’il a récemment réaffirmer à l’adresse des PDGistes de la Nyanga : assumer le leadership politique de la province. Sûr du soutien d’Ali Bongo, l’ex-ministre d’Etat avait alors précisé que son ambition bénéficierait au président de la République. Bénéficie-t-il toujours du soutien du «distingué camarade» du Parti démocratique gabonais (PDG) ? L’on est peu sûr.
A quelques mois des législatives prévues pour avril 2018, le président de l’ACR part déjà avec un sérieux handicap. Peu sont convaincus que son parti sortira de cette élection avec un élu. Ses chances à lui, à Moabi, déjà incertaines, semblent s’être fortement amenuisées. «C’est fini pour lui !», sonnent déjà certains de ses détracteurs sur les réseaux sociaux, pour qui l’estime et le soutien des populations dont il bénéficiait ces derniers mois étaient dus au fait qu’il était numéro 2 du gouvernement. D’autres, plus prudents, ne manquent pas de rappeler que l’ancien vice-Premier ministre a occupé le 3e rang derrière Ali Bongo et Jean Ping au terme de la présidentielle d’août 2016. Il pourrait surprendre lors des prochaines législatives.