Selon des sources internes à la Confédération patronale gabonaise (CPG), l’Etat n'a toujours pas effectué le moindre virement dans son compte, contrairement à ce qu'avait affirmé le ministre de l’Economie, Régis Immongault, le 2 août 2017.
« Nous avons des arriérés de dette intérieure et extérieure. Une partie de l’argent va permettre de payer ces dettes et une autre partie à régler certaines dépenses sociales et d’investissements », avait pourtant indiqué Régis Immongault. Mais, ces fonds promis (près de 8 milliards de francs) n’ont jamais atterri dans les comptes des entreprises. Pire, ils auraient plutôt servi au règlement, dit-on, d’autres dossiers urgents. Une décision que le patronat considère comme une première rupture des engagements pris avec les bailleurs de fonds, et qui pourrait valoir un « rappel à l’ordre » du FMI.
Pour mémoire, dans le cadre de l’accord de prêt de 380 milliards de francs consentis par le FMI au Gabon, 58 milliards de francs ont été débloqués en juin 2017 au profit du gouvernement. Le reste des décaissements, qui doit s’étaler sur 3 ans, est conditionné par un strict respect par le gouvernement du cahier de charges conclu avec le FMI et qui exige le règlement prioritaire de la dette intérieure. Des revues trimestrielles sont prévues.
Le Fonds a déjà dépêché, pour 3 ans, un représentant-résident au Gabon, en la personne du Brésilien Marco Poplawski-Ribeiro, pour le suivi de cet accord. Il est d'ailleurs attendu ce mois à Libreville.