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Violence politique au Gabon : de qui est-elle réellement l’œuvre ?
Publié le jeudi 7 septembre 2017  |  Gaboneco
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Alors que pouvoir et opposition s’accusent mutuellement de promouvoir la violence politique, il y a lieu de se demander de quel camp vient exactement cette violence ? Qui est-il réellement l’auteur des violences politiques au Gabon ? Et si violence il y’a, d’où vient-elle concrètement ? Comment s’exprime-t-elle ?
D’un côté comme de l’autre, on s’en accuse, on se pointe du doigt. Le pouvoir accuse l’opposition, l’opposition accuse le pouvoir. Pour le pouvoir, les manifestations et autres meetings organisés par l’opposition sont emprunts de violences. Une violence qu’il attribue volontiers à Jean Ping, le principal opposant qui serait, selon lui l’instigateur de la désobéissance civile. Accusé d’avoir prononcé les propos de « cafards », lors de la campagne présidentielle de 2016, Jean Ping est depuis dans le collimateur du pouvoir en place, qui le considère comme le messager de la violence politique au Gabon. Pour mieux punir l’opposant, le gouvernement a pris à son encontre, une série de mesures restrictives, allant de l’interdiction de quitter le territoire national à celle de s’exprimer sur les antennes des médias publics.

Pour le candidat à la présidentielle du 27 août 2016, il n’y a plus de doute, toutes ces restrictions, toutes ces décisions arbitraires et punitives sont une preuve patente de la dictature du régime d’Ali Bongo Ondimba. Un régime qui a décidé de barricader l’opposition en plus de l’avoir réduite au silence. Ce qui, naturellement relève de la violence froide des autorités en place, qui veulent s’appuyer sur les Institutions publiques pour mieux régler leurs comptes à l’opposition dite radicale, qui refuse de reconnaître la légitimité d’Ali Bongo en tant que Président de la République gabonaise.

Une « séquestration » inacceptable pour les tenants de cette aile dure de l’opposition qui, en réponse à ce bâillonnement, tentent d’organiser des meetings de protestation et de démonstration de force. Droit pourtant reconnu par la constitution gabonaise, qui consacre en son préambule, la liberté d’expression, bien que le parti démocratique gabonais, PDG au pouvoir y voie nécessairement une « violence politique inacceptable » de l’opposition pro-Ping.

Politique de deux poids deux mesures

C’est le moins qu’on puisse dire, surtout lorsqu’on entend les communiqués dithyrambiques du PDG qui assimile systématiquement toute manifestation de l’opposition à de la violence politique « insupportable », alors qu’il s’agit plutôt de l’exercice d’un droit garanti par la constitution. Et ce, alors même que les manifestations du pouvoir sont autorisées allègrement. Il y a donc d’un côté le déni du droit à manifester ou à exprimer son opinion à une partie de Gabonais, droit pourtant reconnu par la constitution, et de l’autre, la reconnaissance de ce même droit à une autre partie de compatriotes parce que militants du pouvoir en place. Voilà autant d’agissements qui participent d’une certaine violence d’Etat. Laquelle n’est pas sans exacerber les tensions de ceux de l’opposition qui se sentent lésés, brimés et coffrés.

Des militants de l’opposition qui sont obligés d’exprimer leur ras-le-bol par de manifestations et autres marches de protestation, parfois violentes, faut-il le reconnaître, afin de ne pas se laisser tenir en bride par un pouvoir qu’ils estiment "illégitime". Et qui, en plus de son illégitimité, les contraint à la « séquestration », pour reprendre les termes du président de l’union nationale, Zacharie Myboto. La violence politique dans ce cas, ne saurait être l’œuvre d’un camp quelconque. Elle émane aussi bien du pouvoir que de l’opposition.

Charles Nestor NKANY
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