Réputé dangereux, le quartier Kinguélé, situé dans le troisième arrondissement de Libreville, fait souvent parler de lui. Jeunesse Humanitaire, c’est le nom d’une nouvelle ONG, rassemblant des jeunes du quartier Kinguélé. Ces jeunes veulent donner une autre image de leur cité. Lutter contre le décrochage scolaire, contre la délinquance juvénile, sensibiliser les parents et la jeunesse ; sont autant d’armes que possède cette organisation non gouvernementale, pour mener à bien ce combat qu’elle qualifie de noble.
Freddy Mombo Mombo est le président de l’ONG Jeunesse Humanitaire. C’est dans une petite pièce, presque de fortune, que le bureau de cette ONG a choisi pour abriter son siège. Ce qui d’ailleurs, motive les membres du bureau à travailler davantage. Travailler pour arriver à donner le bon exemple et à attirer des personnes de bonne foi, pour leur apporter de l’aide, des idées et bien d’autres. Ces jeunes ont décidé de se battre pour défendre et redonner une bonne image de leur quartier. Un quartier, qui selon les témoignages, est l’un des plus dangereux de la capitale gabonaise.Créée, il y a seulement quelques mois, cette ONG, nous dit son premier responsable, vise plusieurs objectifs. « Nous voulons redorer l’image de notre quartier considéré, parfois à tort, comme l’un des plus dangereux de Libreville. Aussi, voudrions-nous participer à la construction de notre cité en sensibilisant les habitants de notre quartier au respect des uns et des autres ». Pour Freddy Mombo-Mombo, il est important de sensibiliser les jeunes à la notion de responsabilité .Le président de l’ONG estime que le changement d’un quartier, d’une ville, d’une commune ou d’un pays, passe par le changement des mentalités. C’est le combat que doit mener l’organisation dont il a la charge.
L’ONG Jeunesse Humanitaire, aux dires de son président, se bat contre le décrochage scolaire des jeunes du quartier et surtout pour l’insertion sociale .Ce qui par ailleurs, motive l’équipe du bureau directeur de cette Ong, à sillonner les artères du quartier, à la rencontre des familles, des parents, des jeunes pour les sensibiliser. « Il faudrait que nos parents prennent leur responsabilité. Il faut qu’ils s’occupent de leurs progénitures. C’est au sein de la famille, cellule de base d’un pays, que commence la construction d’une nation. Les parents doivent inculquer aux enfants que nous sommes, dès le bas âge, le savoir vivre, savoir faire, en un mot, les valeurs culturelles, le respect, le goût de l’effort, l’honnêteté et bien d’autres valeurs…L’Etat doit aussi assurer sa responsabilité en nous venant en aide ».
S’érigeant en défenseur de la jeunesse de Kinguélé, comme Aimé Césaire (Père du mouvement La Négritude), pour la cause des Noirs, Freddy Mombo-Mombo estime que son quartier, comme bien d’autres de Libreville, regorgent des têtes pensantes. « Il y a des jeunes qui ont des idées, de bonnes idées qui peuvent apporter leur pierre à l’édification de notre quartier », confesse t-il. Mais faute de moyens, poursuit-il, ces idées ou projets meurent étouffés comme dans un œuf.Malgré les conditions dans lesquelles travaillent ces jeunes ; ils restent déterminés à aller jusqu’au bout, en donnant le meilleur d’eux même. D’ailleurs, ils nous donnent une bonne leçon de vie. « Le local dans lequel nous travaillons quotidiennement nous a été offert par un sage du quartier. Il nous prend au sérieux et apprécie ce que nous faisons. Nous bénéficions de ses précieux conseils. Il se rend disponible et nous écoute religieusement .Vous savez, aussi minuscule soit notre siège et son état, nous continuerons à travailler. Car c’est dans une marmite noire que sort la patte blanche », conclut il, en nous invitant à la méditation.