L'homme d'affaires Guido Santullo aurait perçu indûment ces fonds sans avoir livré le chantier, avec la complicité passive ou active de la chaîne de la dépense de l'Etat.
UN nouvel épisode du feuilleton politico-judiciaire État gabonais-Guido Santullo, du nom du sulfureux homme d'affaires italo-franco-guinéen, se joue dans la province du Haut-Ogooué. Cette fois, le scénario tourne autour d'une affaire de 10 milliards de nos francs que l'État a « englouti dans la boue » du tronçon Akiéni-Onga, long de 60 km que n'a jamais livré le groupement Santullo-Séricom-Gabon, suite à un marché de gré à gré obtenu en octobre 2012.
L'état impraticable de ce tronçon qui devait pourtant être achevé 32 mois après le début des travaux, a amené la justice à s'y intéresser sérieusement en faisant, notamment, la lumière sur la nature et les décaissements opérés avec une curieuse célérité par la chaîne de la dépense de l'État. Alors même que, techniquement, le chantier n'avait guère avancé.
Les premiers éléments de l'enquête montrent bien, dans cette affaire, que l'administration financière aurait été d'une complicité passive, en se chargeant, sans contrôle aucun et sur la base de certifications querellées aujourd'hui, de payer trois ordonnancements d'un montant total de 10 milliards de francs. (Deux décaissements de 4 milliards chacun et un de deux milliards).