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Société étatique et paraétatique : ne tuons pas ces choses la !
Publié le vendredi 1 septembre 2017  |  Gaboneco
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C’est cela que semblent dire les Gabonais à leurs gouvernants, férus de nouveauté, ignorant peut-être que si l’on se souvient encore aujourd’hui des anciennes civilisations, c’est aussi parce qu’elles ont su conserver ce qu’elles avaient d’essentiel. Ce qui n’est peut-être pas le cas chez nous, car que lèguerons-nous à nos enfants si nous avons travailler au quotidien à tout détruire pour remplacer l’existant par autre chose, sans jamais songer à conserver notre patrimoine ?
Quelque chose saute vite aux yeux chez nous, c’est le remplacement quasi-systématique des infrastructures anciennes et historiques par de toutes nouvelles et la mise à mort, allons-nous dire, de nombreux fleurons : Air Gabon, Africa N°I, Sogadel, Sonadig, Agrogabon, les Télécommunications internationales gabonaises, bref, de nombreuses sociétés créées par la volonté du gouvernement non seulement pour faciliter l’emploi, mais aussi pour faire rayonner le pays à l’extérieur. Et nous croyons savoir que ces deux aspects qui méritent d’être soulignés avec force, ne sont pas du tout négligeables pour un Etat soucieux de se positionner parmi les émergents dans un horizon très proche. Avec tristesse, des citoyens observent la lente agonie de la radio africaine par exemple, Africa N°I, comme l’avancent de nombreux nostalgiques qui se meurt, faute d’adaptation au temps et de mise à jour de son outil technique, même s’il faut avouer que le personnel, lui, est toujours disposé à servir le continent et la diaspora africaine du mieux qu’il peut.

Le sait-on ? Apparemment non, car les faits, seuls, suffisent à démontrer le peu d’intérêt ou d’empressement avec lequel les personnes compétentes abordent le sujet de sa survie. Dans un univers médiatique de plus en plus concurrentiel, les auditeurs ont besoin d’une offre exceptionnelle pour rompre définitivement avec la monotonie de la propagande qui donne l’impression que l’on a affaire qu’à un seul son de cloche. Dire que le multipartisme et la démocratie ne s’accommodent pas de tout cela ou ne s’accommodent que très mal de cela. C’est la distance prise par certaines chaînes de radios et télévisions et certains organes de presse écrite et en ligne qui fait la fierté non seulement des Gabonais, mais aussi des Africains.

Importance du label !

Nous ne parlions là que d’Africa N°I qui est presque la seule réalisation de l’ère Bongo Ondimba à survivre à l’usure du temps et des hommes, mais faut-il rappeler, il y’en a eu qui ont complètement disparu, laissant un goût amer à tous ceux pour qui les notions de souveraineté et de patriotisme ont encore un véritable sens. En fait, par quoi un pays se distingue-t-il des autres si ce n’est par ses réalisations, fruits de ses intelligences ? En d’autres termes qu’a-t-il à proposer aux yeux du monde pour qu’il soit considéré comme nation à part entière ? D’aucuns soutiennent avec énergie que la perte de certains fleurons impacte sur la société tout entière étant donné qu’ils représentent des éléments de solidification de l’esprit national et bien au-delà, une fierté pour les nationaux. D’où le risque de les détruire. De nombreux pays africains ont ce que l’on considère à juste titre comme d’anciennes villes, c’est le cas de l’Algérie, de la Tunisie et de bien d’autres qui ont su conserver le passé colonial qu’ils exhibent fièrement aujourd’hui aux touristes, d’où le capital sympathie qu’ils suscitent.

Ne serait-il pas intéressant de leur emboiter le pas ne serait-ce que par mimétisme ?
Certaines réalisations méritent qu’on leur accorde l’importance qu’elles doivent avoir si réellement l’on est en quête de notoriété. Le fait par le passé de voir « les Ailes de la Rénovation » circuler dans les airs de plusieurs cités de par le monde suffisait à soulager des esprits soucieux de leur appartenance à un pays qui sait se singulariser et susciter donc de l’admiration. Quelle idée traverse la tête de nombre d’entre nous à la vue d’Air Rwanda, De Camair Co, d’Ecair, d’Air Burkina, d’Ethiopian Airlines et de bien d’autres compagnies aériennes sillonnant le ciel de part et d’autre de la planète ?

Douguenzolou
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