Des scènes dignes d’organisations mafieuses se déroulent au vu et au su de tout le monde par les temps qui courent dans la capitale économique du Gabon qui ne l’est plus que de nom, le chômage battant son plein, l’or noir se raréfiant, les compagnies, y compris sous-traitantes spécialisées dans le travail pétrolier avec. Conséquence : l’apparition, mais surtout la montée du grand banditisme, fait nouveau, qui laisse plus d’un inconsolable, ce d’autant plus que les autorités chargées de veiller à la sécurité ne s’acquittent pas convenablement de leur tâche, pour quelle raison ?
Dans de précédents récits de voyage dans la cité pétrolière, nous n’avons eu de cesse d’attirer l’attention des autorités et institutions compétentes sur les difficultés que rencontrent les populations port-gentillaises. Vouées aujourd’hui plus qu’hier à la dictature des « cool mondjers », ces êtres de peu d’éducation quand ils en ont reçu une, qui leur rendent la vie presqu’impossible. Les braquant à longueur de journée, dire que leur fortune connaît une baisse drastique qui s’explique aisément par le délabrement du tissu économique dans cette ville autrefois accueillante, mais qui éprouve un mal fou à revivre les instants passés faits de sympathie pour autrui, d’accalmie, de sérénité et de bien d’autres aspects qui donnent un sens à la vie.
Un responsable d’une petite et moyenne entreprise, Gabonais, jeune, donc en pleine possession de ses facultés physiques et intellectuelles, nous a laissé entendre que partie de plus de 400 employés, sa structure se retrouve aujourd’hui après un récent dégraissage, un de trop, avec une trentaine. De quoi nous signifier sa mort prochaine si l’Etat, c’est ce que avons cru comprendre, ne s’attèle à créer les conditions d’un accompagnement qui redonnerait de l’espoir aux restants et permettrait pourquoi pas de reprendre l’envol, peut-être pas dans le même secteur d’activité, mais dans des secteurs connexes. Des tels exemples d’entreprises tenues de manière souvent orthodoxe par des compatriotes qui s’écroulent, il y’en a des dizaines, ce qui suffit à nous amener à la déduction toute simple qu’il y’a de nombreuses familles qui sont actuellement menacées et la crainte légitime d’une flambée d’actes imprévus, « le travail éloignant de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin ! ».
De la responsabilité de l’Etat
Au fait de cette situation, on ne peut plus préoccupante, quel est le rôle de l’Etat ? A travers son ministère des petites et moyennes entreprises ? D’abord, croyons-nous, aller au chevet de ses malades pour déjà donner l’impression qu’il ne reste pas insensible aux malheurs des Gabonais, avant que de tenter de prouver qu’il s’inscrit véritablement dans l’encouragement de l’initiative privée que l’on dit être ici l’apanage de sujets étrangers. En se comportant ainsi, le gouvernement donnerait déjà des gages de confiance et d’espoir. Mais, il ne devrait pas, en dépit de la situation économique des plus préoccupante que traverse le pays, s’arrêter au stade des promesses s’il tient à ne pas voir sa crédibilité être remise en cause, surtout par ces temps de surchauffe au plan sociopolitique.
Faire de plus en plus de chômeurs dans un univers où les gens ont pris l’habitude de travailler et de se prendre en charge reviendrait à assombrir des vies et à développer le stress, des maladies cardio-vasculaires, le grand banditisme, la haine de l’autre, la rancœur, le dégoût de vivre et même le suicide. Ce que nous ne souhaitons pas du tout aux habitants de la cité pétrolière du Gabon qui, nous le savons, attendent, eu égard à ce qui nous été rapporté, un signal fort de la part des autorités dont le travail consiste à installer le citoyen dans un certain confort. D’ailleurs, Ali Bongo Ondimba n’a-t-il pas, lui- même, dit : « je ne serais heureux que lorsque chaque Gabonais sera heureux » ?