Depuis quelques semaines, les partenaires de la filiale locale de la société Ciments d’Afrique (Cimaf) sont en colère contre l’entreprise. Entre autres griefs mis à la charge de l’industriel marocain, des ruptures abusives de contrats de distribution, des écarts de comportements contre ces derniers, esclavagisme…
D’après le collectif des revendeurs, cité par le quotidien pro gouvernemental l’union, les dirigeants de la société se montrent peu coopératifs depuis que le gouvernement a prononcé la fin des importations de ciment au mois de juillet. «Après avoir permis aux produits Cimaf de pénétrer le marché national, nous sommes désormais persona non grata auprès de nos frères marocains dirigeant cette entreprise. Les crédits qui nous étaient alloués pour rendre le produit Cimaf présent dans les coins et recoins du pays, sont brutalement prélevés de nos comptes, sans consentement préalable. Lorsque nous exprimons notre mécontentement, les comptes sont systématiquement fermés.», indiquent-ils.
Ce qui a causé de légères perturbations dans l’approvisionnement du marché ces derniers temps. Pour rassurer le marché et les consommateurs, le ministre de la Promotion des Investissements privés, du Commerce et de l'Industrie, Madeleine Edmée Berre, a convié les patrons de la société marocaine à une réunion de mise au point.
Pour l’autorité, il est question de permettre au marché de ne point ressentir les contrecoups de la décision portant interdiction des importations de ciment au Gabon. Cela passe par le maintien d’une distribution efficace de ciment dans tout le pays et un accompagnement de la politique industrielle du pays.
«Nous avons réaffirmé que cette décision avait un seul objectif essentiel : dynamiser le tissu industriel, créer un tissu entrepreneurial dans la chaîne des valeurs des métiers du ciment et de l’industrie du ciment, renforcer l’employabilité des jeunes gabonais dans les métiers qui participent de la logistique et de la revente du ciment et, enfin, garantir le pouvoir d’achat, la stabilité du prix du ciment sur l’ensemble du territoire.», explique le ministre.
Elle a également tenu à préciser que cette décision prise le 19 juillet par le Premier ministre, à la suite du scandale mettant en scène la société Foberd, ne consacre pas le monopole d’un opérateur dans le secteur. Car, il est également question de maintenir l'employabilité des gabonais, de susciter et d’encourager l’intégration des nationaux dans les métiers du ciment.
«Nous tenons à préciser que cette mesure d’interdiction d’importation ne consacre en rien un monopole. Il s’agit d’une décision qui s’applique sur l’ensemble du territoire. Et que tout opérateur dans la cimenterie pourrait y avoir droit.», précise-t-elle.
Le directeur général de Cimaf, Salim Kaddouri, s’est engagé à régler les arriérés dus à ses partenaires principaux que sont les revendeurs, question d’éviter une éventuelle pénurie de ciment dans le pays.