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Les relations entre Libreville et Paris sont aux antipodes de ce que les gens racontent sur les réseaux sociaux (Flavien Enongoué)
Publié le jeudi 31 aout 2017  |  Gabon Actu
Flavien
© Autre presse par DR
Flavien Enongue, nouvel ambassadeur du Gabon près la République française et Représentant permanent du Gabon auprès de l`OIF
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Le 16 juin 2017, le nouvel ambassadeur du Gabon en France, Flavien Enongoué, 46 ans, prenait officiellement ses fonctions à Paris. Selon le diplomate gabonais interrogé par Gabonactu.com, les relations entre Libreville et Paris sont aux antipodes de ce que les gens racontent sur la place publique ou sur les réseaux sociaux.



Gabonactu.com : le quotidien Ouest-France a relayé le résultat d’un sondage de la société américaine Gallup, plaçant le Gabon au 7ème rang des pays les plus dangereux du monde, au motif que les habitants « se réunissent par bandes pour s’attaquer, voire s’entretuer » en signalant tout de même comme source principale de cette enquête « de nombreuses vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant la crise sociopolitique ». Votre analyse et commentaire ?

Flavien Enongoué : Multiplier et diffuser à loisir ce type d’informations contribuent amplement à la construction politique d’une opinion négative sur le Gabon et n’est pas sans conséquence sur son attractivité, en l’occurrence économique et touristique. Or le message des faits est tout autre. Le Gabon, outre le fait que c’est un pays hospitalier où se cultive l’intelligence et la sagesse des hommes et des femmes, a toujours été et reste un véritable havre de paix en Afrique centrale.





Dans les chaumières et salons feutrés de la capitale gabonaise, la lettre du nouveau président français Emmanuel Macron du 9 août dernier à son homologue gabonais Ali Bongo Ondimba a suscité une vive polémique. Concrètement comment se porte l’axe Libreville-Paris aujourd’hui ?



En dépit de la mauvaise interprétation de la part de la presse, des partisans de la division et des ennemis du Gabon, les relations entre Libreville et Paris sont très excellentes comme toujours. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter quant à l’évolution de ces relations qui sont aux antipodes de ce que les gens racontent sur la place publique ou sur les réseaux sociaux. Il n’y a pas de Gabon sans polémique. Elle fait même partie de la vie gabonaise et les relations entre le Gabon et la France sont victimes de cette polémique. Les intérêts français au Gabon sont importants et vice-versa. Naturellement, ces relations doivent s’adapter aux circonstances, à l’évolution du monde. A Paris comme à Libreville, nous recherchons les modalités d’adaptation à cette évolution du monde. En conclusion, il n’y a pas des problèmes politiques entre la France et le Gabon.

Votre message aux gabonais de France qui manifestent quasiment chaque week-end contre le pouvoir de Libreville ?



Les gabonais qui vivent en France ont aussi la qualité de représenter le Gabon par leurs activités, leurs attitudes, leurs gestes. Ils traduisent le comportement de l’Etat gabonais sur la scène internationale et particulièrement en France. Par leurs activités et leur présence en France, ils servent également les intérêts du Gabon. Donc nous ne pouvons que les encourager à être toujours actifs, soucieux de l’intérêt du pays et à être en étroite relation avec les autorités du pays particulièrement ceux qui sont déjà à Paris, notamment l’ambassadeur et le Consul général. J’invite donc mes compatriotes à donner une nouvelle impulsion au développement de notre pays et à penser «Gabon d’abord ».

Outre vos fonctions de diplomate, vous êtes aussi le directeur de la publication et de la rédaction de la Lettre d’information trimestrielle sobrement intitulée « Le Gabon en France ». Qu’est-ce qui justifie cette démarche ?

Pour paraphraser Jean-François de Raymond, le diplomate a pour fonction d’informer précisément ses interlocuteurs étrangers sur la réalité de son propre pays, ce qui ne le sépare pas des informations qu’il recueille sur eux. Cette information sur soi-même exige parfois que le diplomate démente et rectifie des préjugés voire des erreurs d’interprétation de ses interlocuteurs, afin qu’ils ne se méprennent pas sur la nature et les possibilités de relations à construire avec lui.

Aussi il arrive qu’un ambassadeur s’adresse à la presse locale pour dissoudre les malentendus et expliquer des décisions de son pays. Là, gît le principal objectif de cette Lettre d’information trimestrielle intitulée « Le Gabon en France ». Elle s’efforcera à rendre disponible la bonne information sur l’action de représentation, de négociation, d’organisation, de défense et promotion des intérêts et de l’image du Gabon. Chacun est donc invité, diplomate ou simple citoyen, à contribuer à l’aventure de cette initiative naissante.



Lors de la célébration du 57ème anniversaire de l’indépendance du Gabon, le 17 août dernier, vous avez inauguré entre autres, la bibliothèque de l’Ogooué au quatrième (4ème) étage de la Chancellerie gabonaise en France, qui offre une capacité d’accueil de vingt (20) places et dispose d’un espace de rangement pouvant contenir jusqu’à 3200 livres. Une innovation somme toute qui force respect et admiration Monsieur l’ambassadeur ?



La bibliothèque de l’Ogooué, il faut le souligner, est un outil de premier plan de la mission de diffusion, de valorisation et de promotion du patrimoine culturel gabonais assignée au service culturel de l’Ambassade du Gabon en France. En terme de fonds documentaire, pour l’ouverture, nous avons privilégié le fonds Gabon composé non seulement d’ouvrages écrits par des gabonais, mais aussi d’ouvrages sur le Gabon écrits par des auteurs étrangers.

Nous nous sommes adressés aux Maisons d’édition aussi bien en France qu’au Gabon pour constituer ce fonds documentaire initial. La culture ne s’accommodant pas des frontières, le fonds documentaire de la bibliothèque de l’Ogooué sera élargi d’abord à l’Afrique et ensuite au pays qui nous accueille, la France et enfin aux pays de la juridiction : Andorre, Monaco, Portugal et Suisse sans oublier les ouvrages sur les relations internationales, sur la diplomatie et sur les pratiques diplomatiques.

Propos recueillis par Jarele SIKA
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