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Ciment : le torchon brûle entre CIMAF Gabon et ses revendeurs
Publié le jeudi 31 aout 2017  |  Gabon Economie
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© Autre presse par DR
Le gouvernement suspend l’importation du ciment pour une période de deux ans
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Un collectif des revendeurs dénonce les méthodes de l’entreprise qui seraient anti-commerciales.

Selon le collectif, « depuis l’annonce par le gouvernement, le 19 juillet 2017, d’interdire les importations de ciment afin de protéger la production nationale et sauver les emplois, les dirigeants de CIMAF, qui se voient désormais en situation de monopole dans notre pays, nous traitent sans égards ».

Cette dénonciation a été faite lors d’une conférence de presse donnée le 26 août 2017 à Libreville au cours de laquelle le collectif a exprimé son ras-le-bol. D’après les revendeurs de ciment au Gabon, les méthodes de CIMAF Gabon ne sont pas de nature à apporter la sérénité dans ce secteur d’activités, au moment où l’importation du ciment est désormais interdite au Gabon pour une durée de deux ans.

« Il ne se passe plus une semaine sans qu’un revendeur de ciment, estampillé CIMAF, ne voit son compte fermé, en violation des dispositions commerciales en la matière. Sans informer préalablement ses partenaires commerciaux, comme l’aurait voulu le bon sens, CIMAF Owendo met fin à sa collaboration avec ceux-là mêmes qui ont imposé son ciment devant la concurrence chinoise », s’insurgent-ils.

Le service actuellement fourni par CIMAF reste, selon eux, peu commode. Pour preuve, soutiennent les revendeurs, les crédits qui leurs étaient alloués pour la vente sont brutalement prélevés dans leurs comptes sans consentement préalable. Et certains comptes ont été inexplicablement fermés. Ce qui constitue une entrave sérieuse pour leur activité.

A la décharge de ces multiples griefs, Salim Kaddouri, directeur pays de CIMAF au Gabon, explique que ses partenaires ne font pas preuve de bonne de foi. « S’il y a un acheteur qui a 10 millions, c’est-à-dire que cette demande est déjà prélevée, il commande du ciment de 10 millions, puis le vend normalement. Lui, il a déjà encaissé de l’argent, puis revient commander chez nous mais ne paye pas sa dette. Cet acheteur a pris du ciment, puis l’a vendu. Ce qui veut dire qu’il a encaissé de l’argent. Il doit, en retour, nous payer ! C’est la moindre des choses. A ce moment, le compte est systématiquement fermé lorsqu’il n’y a pas de volonté de trouver un échéancier pour payer sa dette. Nos commerciaux se sont régulièrement rapprochés d’eux pour leur dire de payer leurs dettes, sinon les comptes seront bloqués. La décision de regarder les plafonds vient du Maroc depuis juin dernier. Elle touche tous ceux qui ont atteint les plafonds », se défend-il.

En outre, poursuit-il, « aujourd’hui, la dette des revendeurs à l’endroit de la société Ciment d’Afrique s’élève à près de 2 620 milliards FCFA ». Et face à la multiplication des commandes sans règlement, au terme d’une concertation avec les responsables au Maroc, la direction a tout simplement décidé de stopper les commandes faites par les revendeurs.

Pour rappel, les investissements du groupe marocain dans le secteur cimentier au Gabon s’élèvent désormais à plus de 52 milliards FCFA. Malgré cet investissement, le marocain CIMAF vise plus grand et travaille actuellement sur le projet de création d’une usine de clinker.

Cette dernière a pour objectif d’augmenter la capacité de production gabonaise de 600 000 à 1 200 000 tonnes par an, afin de couvrir la demande nationale, mais également celle des pays de la CEMAC. Ce projet nécessite un investissement estimé à près de 150 millions d’euros.
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