Neuf personnes ont été écrouées au Gabon après avoir été interpellées en marge de manifestations non autorisées de soutien à Jean Ping, l'adversaire d'Ali Bongo à la présidentielle du 27 août 2016 qui conteste toujours sa victoire, a appris l'AFP mercredi de source judiciaire.
Huit personnes, interpellées dans la capitale Libreville vendredi, ont été écroués mardi pour "attroupements non armés ayant troublé l'ordre public", a indiqué à l'AFP le procureur de la République, Steeve Ndong Essame Ndong.
Par ailleurs, un activiste blogueur, Hervé Mombo Kinga, a été arrêté dimanche soir à son domicile, a-t-on appris auprès du procureur, qui indique que son audition au Parquet est toujours en cours.
A Port-Gentil, la capitale économique et pétrolière, "deux personnes ont été poursuivies pour +atteinte à l'ordre public+ sur les trois interpellées vendredi", a déclaré à l'AFP par téléphone le procureur du tribunal de première instance, Fabrice Bebelet Oyingha.
"Sur ces deux personnes, l'une a été placée en détention préventive, et l'autre a été relâchée en liberté provisoire", a-t-il souligné.
Des marches de soutien à l'opposant Jean Ping ont eu lieu vendredi, deux jours avant le premier anniversaire du scrutin qui avait conduit à la réélection contestée d'Ali Bongo Odimba à Libreville, Port-Gentil, Tchibanga (sud-ouest) et Oyem (nord).
A Libreville comme à Port-Gentil, les marches ont été dispersées par la police. Les organisateurs ont affirmé à l'AFP avoir déposé auprès des gouvernorats des demandes d'autorisation de manifester, sans avoir reçu de réponse.
Des appels à manifester avaient été diffusés sur les réseaux sociaux et par Jean Ping lui-même.
Jean Ping avait lancé il y a une semaine un appel à la désobéissance civile, relayé par deux télévisions privées. L'une d'elle, Radio-télévision Nazareth (RTN), a été interdite pendant un mois de diffuser des programmes politiques par le Conseil national de la communication (CNC), a rapporté vendredi le site d'information Gabon Review.
M. Ping se proclame le "président élu", dénonçant le "coup d'Etat militaro-électoral" de son rival qu'il accuse de fraude. L'annonce de la réélection de M. Bongo le 31 août 2016 avait provoqué des violences inédites au Gabon.