Des grèves pourraient encore rythmer le fonctionnement de l’Université Omar Bongo (UOB) dès la rentrée 2016/2017. L’augmentation du coût de la scolarité dans cet établissement où les conditions de vie et d’apprentissage ne répondent pas aux normes des universités modernes peut susciter de nouvelles tensions.
Les étudiants de l’Université Omar Bongo devront se soumettre à la nouvelle grille tarifaire dès la rentrée académique prochaine. Leur académie a récemment ouvert une campagne d’orientation pour les nouveaux bacheliers, afin de permettre à ces derniers d’avoir une idée sur son fonctionnement. Les jeunes visiteurs ont pu avoir la confirmation sur l’augmentation des frais de scolarité. Désormais toutes les nouvelles inscriptions s’élèvent à 50.000Fcfa, soit 41.000 Fcfa de plus que les années précédentes, pour ce qui est du parcours Licence. En Master, ils devront débourser 75.000 Fcfa chacun. Les étudiants salariés ont l’obligation de payer 700.000Fcfa en Licence, et 1.500.000 Fcfa pour le cycle Master. Les apprenants issus des zones hors CEMAC devront payer beaucoup plus.
La nouvelle mesure pourrait créer des remous dans cet univers parsemé de grèves. Les étudiants ou les enseignants de l’UOB montent au créneau deux ou trois fois chaque année académique pour dénoncer les mauvaises conditions de travail. Les mouvements déclenchés entravent profondément la transmission des enseignements. Depuis 20 ans, cette université n’a pas connu une seule année sans débrayage. Les travaux de restauration entamés il y a deux ans, sont toujours au point mort. A plusieurs endroits, l’établissement ressemble à un chantier.
Les voies d’accès aux amphithéâtres sont de véritables parcours de combattants.
Comme moyen de prévention ou de dissuasion des grévistes, le gouvernement y avait posté un contingent permanent de gendarmes. Les affrontements entre les soldats et les étudiants sont légions et si violents que les perturbations causées conduisent au seuil de l’année blanche. Avec l’augmentation des frais de scolarité, le prochain calendrier académique risque aussi de connaître de fortes perturbations.