Libreville – Novartis et Medicines for Malaria Venture (MMV), deux laboratoires de renom, à la pointe de la recherche, ont lancé récemment une étude clinique en Afrique pour tester l’efficacité de KAF156, un candidat-médicament antipaludéen de nouvelle génération ayant le potentiel de traiter les souches pharmacorésistantes du parasite du paludisme, a annoncé un communiqué dont Gabonctu.com a obtenu copie.
L’étude testera l’efficacité de KAF156 en combinaison avec une nouvelle formulation améliorée de l’antipaludéen luméfantrine. Le premier centre d’étude est opérationnel au Mali et sera suivi au cours des prochains mois par seize centres supplémentaires à travers neuf pays d’Afrique et d’Asie.
L’étude clinique a démarré début août courant chez des adultes atteints de paludisme et doit être étendue aux adolescents et aux enfants dans neuf pays d’Afrique et d’Asie au total
Selon le communiqué, KAF156 est le premier candidat-médicament antipaludéen issu de la nouvelle classe thérapeutique des imidazolepipérazines à atteindre le développement clinique de phase IIb
« Cette nouvelle étape souligne l’engagement de longue date de notre entreprise dans la lutte contre le paludisme, » a déclaré Vas Narasimhan, Global Head of Drug Development et Chief Medical Officer de Novartis lors de la cérémonie de lancement de l’étude à Bâle en Suisse.
« Avec pratiquement la moitié de la population mondiale à risque, le paludisme continue d’être un défi de santé publique majeur. Le développement de nouveaux médicaments antipaludéens est essentiel pour parvenir à éliminer le paludisme. L’innovation scientifique continue d’être notre meilleur atout contre la maladie. » , a-t-il souligné.
KAF156 appartient à la nouvelle classe thérapeutique des imidazolepipérazines. Il a le potentiel d’éliminer l’infection palustre, y compris les souches résistantes, ainsi que de bloquer la transmission du parasite responsable du paludisme. Les résultats de l’étude de phase IIa ont démontré que la molécule est puissante et agit rapidement sur les différentes étapes du cycle de vie du parasite, éliminant rapidement les parasites P. falciparum et P. vivax.
La prochaine génération d’antipaludéens est attendue de toute urgence afin de combattre la résistance émergente du parasite aux traitements actuels. L’apparition de la résistance à l’artémisinine et à ses médicaments partenaires a été rapportée en Asie1 et une sensibilité réduite à l’artémisinine a également été signalée de façon sporadique en Afrique2.
L’étude de phase IIb permettra de tester plusieurs combinaisons de dosages et de schémas posologiques de KAF156 et de la luméfantrine, y compris la possibilité d’un traitement à dose unique chez les adultes, les adolescents et les enfants. Comme les enfants sont les plus vulnérables face au paludisme, le but est de les inclure dans l’étude le plus rapidement possible, après validation des données de sureté obtenues chez l’adulte, afin d’accélérer le développement d’une formulation pédiatrique.
« Pour mettre à profit les acquis réalisés dans la lutte contre le paludisme depuis le début du siècle, nous avons besoin de nouveaux médicaments qui soient efficaces contre tous les types de profils de résistance et dans toutes les zones géographiques, et qui soient faciles à administrer, en particulier aux enfants », a déclaré le Dr David Reddy, PDG de MMV.
Avec le lancement de l’étude de phase IIb pour KAF156-luméfantrine, le partenariat MMV – Novartis se rapproche de la perspective tant attendue d’un nouveau médicament qui serait un outil puissant pour combattre la maladie, indique-t-on
KAF156 est le résultat d’un programme de recherche mené conjointement par l’Institut Novartis pour les maladies tropicales, l’Institut de génomique de la Fondation Novartis pour la recherche et l’Institut Tropical et de Santé Publique Suisse, soutenu par le Wellcome Trust, MMV et le Singapore Economic Development Board.
Novartis développe KAF156 avec le soutien scientifique et financier de MMV (en collaboration avec la Fondation Bill & Melinda Gates).
Le partenariat entre MMV et Novartis s’appuie sur une collaboration de longue date pour le développement de médicaments antipaludéens, qui a conduit au lancement en 2009 de la première combinaison thérapeutique à base d’artémisinine de haute qualité pour les enfants. Depuis 2001, Novartis a fourni plus de 300 millions de traitements pédiatriques dispersibles à prix coûtant aux pays où le paludisme est endémique.
Des experts de ces structures sanitaires sont attendus à Libreville courant septembre prochain pour donner plus de détails au travers d’une conférence de presse.