Après un bilan contrasté à la tête du ministère des Sports, Nicole Assélé a été remplacée par Mathias Otounga Ossibadjouo, le 21 août. Retour sur quelques éléments ayant peut-être contribué à la disgrâce de la ministre sortante.
Délogée du ministère Sports le 21 août, Nicole Assélé ne laissera certainement pas un souvenir immarcescible de son passage à la tête de ce département ministériel. Et pour cause, l’ancienne présidente de la Fédération gabonaise de handball (Fegahand) aura plus brillé par des choix et postures contestés, que par des décisions allant dans le sens du rayonnement du sport national.
Un des faits marquants ayant certainement entaché le parcours de l’ancien ministre est son bras de fer avec la Fédération gabonaise de cyclisme (Fegacy), amorcé après le fiasco de la sélection gabonaise à la Tropicale Amissa 2017. Entre temps, Nicole Assélé s’était déjà illustrée avec la radiation à vie des cyclistes frondeurs lors de cette compétition. Même si, elle a su avoir la hauteur d’esprit de revenir sur sa décision, en juillet, en réduisant cette peine.
A ce bras de fer, l’on pourrait aussi ajouter d’autres comme celui avec la Fédération gabonaise de football (Fégafoot), où la ministre a porté plainte à plusieurs responsables de cette instance, à tort ou à raison c’est selon. Même dans son ministère, elle ne faisait plus l’unanimité avec sa décision de suspendre plusieurs directeurs généraux.
Autre écueil à l’actif de la ministre, la privation de compétitions internationales des sélections nationales non préparées, en mai. Une décision ayant particulièrement fait jaser, d’autant que les fédérations elles, imputent l’impréparation des sportifs au manque de moyens. Des financements essentiellement issus de l’Etat, à travers le ministère des Sports. C’est donc dire l’inimitié que s’était attirée Nicole Assélé, d’autant que la liste de ses «erreurs» est loin d’être exhaustive, étant donné qu’on pourrait y adjoindre ce que nombreux ont qualifié de «cabale» pour éjecter Odette Kingbo et faire main basse sur le Fonds national pour le développement du sport (FNDS) ou encore ôter à la Fégafoot les prérogatives de la gestion de son budget…
Une antipathie encore plus prononcée au sein de la section football, avec la gestion des sélections nationales. En ligne de mire, notamment, le retard dans le versement des primes. En regroupement à Libreville dans la perspective de la rencontre face au Mali, le 10 juin, les joueurs de la sélection nationale avaient exprimé leur désarroi suite aux irrégularités autour du paiement de leurs primes. Ce qu’aurait peu apprécié la ministre des Sports, qui se serait rendue en personne à l’hôtel où logeaient les joueurs, dans la nuit. Nicole Assélé aurait ainsi remonté les bretelles aux «frondeurs». Une attitude décriée par les joueurs, qui auraient ainsi réclamé la tête de la ministre. Cet énième couac aura-t-il eu raison de Nicole Assélé ? Peut-être. Dans tous les cas, au-delà de ces éléments, nombre de collaborateurs et partenaires de la ministre lui reprochaient aussi son autoritarisme et un zèle incommodant.
Bien entendu, tout n’aura pas été sombre lors du passage de Nicole Assélé à la tête du ministère des Sports. Bien que contestées, certaines décisions valaient tout de même leur pesant d’or. A l’instar de celles inhérentes aux fédérations sportives nationales en situation irrégulière. Privées d’agréments techniques et de subvention de l’Etat en avril, celles-ci sont retombées dans les bonnes grâces du ministère des Sports quatre mois plus tard. Les instances concernées et le ministère ont ainsi signé en août, une nouvelle feuille de route censée asseoir leur partenariat à court et moyen terme. Ou encore, plus récemment, la non-participation du Gabon au prochain Championnat d’Afrique des nations (Chan) pour des raisons évidentes, liées à l’impréparation de l’équipe.
Toutefois, la plus grande déception de Nicole Assélé après son éviction est certainement la Coupe d’Afrique des nations (Can) de handball, pour laquelle elle s’est battue. Sauf revirement à venir, elle ne sera donc pas de la partie. Du moins en tant qu’officiel. Peut-être son remplacement par Mathias Otounga Ossibadjouo lui a-t-il permis d’éviter une nouvelle désillusion lors de cet événement sportif en 2018 à Libreville, comme ce fût le cas lors de la Can 2017 au Gabon.