Celui qui réclame toujours la victoire de la présidentielle d’il y a un an demande aux Gabonais qui le soutiennent encore d’en découdre avec le pouvoir établi.
On l’attendait. Il ne s’est pas dérobé. Depuis son domicile situé au quartier Charbonnages à Libreville, Jean Ping s’est adressé aux populations gabonaises en mi-journée du vendredi 18 août 2017, lendemain de fête nationale au Gabon qui célébrait le 57e anniversaire de son accession à l’indépendance. L’opposant, décidément harassé de ne pas voir ses efforts aboutir pour qu’il soit installé au Palais du bord de mer, a décidé de ne plus retenir ses partisans.
« A partir d’aujourd’hui, je ne vous retiens plus », a proclamé Jean Ping, qui s’est d’ailleurs présenté cette fois comme le « président de la République ». Celui qui réclame toujours sa victoire à la présidentielle du 27 août 2016s demande par ces mots aux populations des neuf provinces du pays, ainsi que les Gabonais de la diaspora, « de se lever comme un seul homme, pour marquer solennellement [son] arrivée au pouvoir ».
Fidèle à lui-même, l’homme politique s’est lancé dans un mélodrame pour inciter ses partisans à continuer de contester la réélection d’Ali Bongo Ondimba. « Devons-nous continuer à accepter éternellement qu’un groupuscule d’hommes et de femmes, habités par une faim insatiable à demeurer au pouvoir, décide de soumettre la très grande majorité du peuple gabonais à la loi de la violence et de la dictature ? Nous disons ‘Non’, nous disons clairement ‘Non’. L’heure est donc venue pour nous tous de démontrer à la face du monde que nous avons décidé de les faire partir du pouvoir », a-t-il scandé.
Les instructions de Jean Ping sont claires : créer la désobéissance civique dans le pays pour pousser le président de la République à lui céder le pouvoir. Même s’il évoque des voies pacifiques pour arriver à ses fins, Jean Ping enjoint ses partisans « d’organiser, dès aujourd’hui et sans limite, jusqu’au départ des putschistes toute manifestation civique conforme aux droits à la libre expression, à liberté de manifester, et aux droits fondamentaux prescrits par la Constitution ».
« L’heure a sonné ! J’exhorte les leaders, les adhérents et sympathisants de toutes les forces vives de la Coalition à mutualiser leurs efforts et leurs actions en vue de porter et d’encadrer de manière responsable la voix du peuple dans nos villes et nos villages », a martelé Jean Ping.