Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment
Accueil
News
Politique
Article
Politique

Discours à la nation du Chef de l’Etat succinct, poignant et préoccupant !
Publié le vendredi 18 aout 2017  |  Gaboneco
Indépendance
© Autre presse par DR
Indépendance an 57 : le président Ali Bongo et son épouse
Comment


Ils sont certainement nombreux, ceux qui s’attendaient à ce que le discours prononcé la veille de la célébration du 57ème anniversaire de l’indépendance du Gabon par Ali Bongo Ondimba soit fleuve, au vu de l’abondance de l’actualité nationale, de la crise socio- politico- économique. Il n’en n’a rien été. Le président gabonais s’est plutôt contenté d’une allocution succincte dont la trame peut se résumer en quelques notions : indépendance, solidarité, paix, confiance en soi, amour du prochain, effort et don de soi, altruisme, amour de la patrie pour enfin culminer sur cette invite : « Nous devons façonner le destin du Gabon tous ensemble afin que nos enfants puissent en bénéficier ». Un aveu, semble-t-il, qui laisse transparaître, à la manière dont l’avait avant lui fait son prédecesseur Omar Bongo Ondimba, une certaine gêne devant la qualité de la gouvernance bien plus que celle des rapports entre gouvernants et gouvernés. Que nous inspire en effet le discours du chef de l’État ?

S’il convient d’affirmer que tout anniversaire est l’occasion d’un bilan, celui que le Gabon célèbre a, si l’on pu dire, offert l’opportunité au président gabonais, d’évoquer devant ses compatriotes l’état de la nation. Ali Bongo Ondimba qui a interpellé ses concitoyens sur la nécessité de préserver la paix en s’appuyant sur leurs traditionnelles valeurs dont celle du vivre ensemble, s’est appesanti sur la situation de l’économie nationale qui ne peut être redressée que si tous les filles et fils du Gabon continuent d’œuvrer communément dans le sens du développement, ce qui exige d’eux qu’ils ne s’éloignent pas du chemin tracé par Léon Mba et Omar Bongo Ondimba. Ali Bongo Ondimba nous fait penser à l’homme d’État américain Abraham Lincoln qui recommandait aux ressortissants du pays de l’oncle Sam de ne point demander à leur pays qu’est- ce qu’il peut pour eux, mais de plutôt se demander qu’est-ce qu’ils peuvent pour les États- Unis d’Amérique.

En de termes voilés, il a fait allusion à cette boutade lorsqu’il appelait notamment ses compatriotes à l’usage de l’abnégation, de la logique, de la solidarité, de l’amour du prochain et au-delà de celui du pays. En concluant par une phrase presque prophétique son propos « nous devons façonner le destin du Gabon tous ensemble afin que nos enfants puissent en bénéficier », le chef d’État gabonais a, dirait- on, parlé avec le cœur et devrait pousser à l’instant chacun et tous, à une introspection que l’on soit du pouvoir, de la majorité ou des oppositions dans lesquels nombre d’acteurs politiques voguent encore hélas au rythme de leurs intérêts égoïstes. Si l’on en croit certaines révélations et indiscrétions, c’est ce qui ressortirait du comportement de certains d’entre eux ayant et pourtant cautionner les actes du dialogue politique d’Angondjé. Il y en aurait qui en sont actuellement à émettre des critiques virulentes, alors même que le déroulé des actes dudit dialogue politique n’a pas encore commencé. Feignant d’ignorer que nombre d’entre eux ont déjà été aux affaires par le passé et que pour ce faire, ils savent que, « la critique est aisée, l’art difficile ».

« Unis dans la concorde et la fraternité… »

Penser au Gabon, c’est déjà penser à soi- même, car le Gabon dont il s’agit ici n’est pas à interpréter simplement du point de vue physique, mais il devrait être d’abord ses enfants qui représentent son avenir le plus sûr en ce sens qu’ils sont la jeunesse, la vitalité, la créativité, la force, bref, tout ce dont le pays aura éternellement besoin pour se réaliser. Bien entendu, sous la houlette d’anciens dotés de sagesse qui sont convaincus de la justesse des actes qu’ils posent au quotidien en considérant leurs compatriotes comme le miroir à travers lequel ils se mirent et grâce auquel ils décèlent quels sont les zones d’ombre sur leur visage.

Ne pas le concevoir serait ne pas comprendre ce pourquoi on est installé sur un fauteuil de responsable. Et voici les membres des différentes équipes gouvernementales que connaîtra le Gabon interpellés sur ce que devraient être leurs missions. Peut- être utile de revenir à l’étymologie du mot « ministre » que l’on doit au langage liturgique et qui signifie « serviteur » ou si l’on veut, pour reprendre une des expressions utilisées par Ali Bongo Ondimba, « celui qui ne rit pas du malheur des autres ». D’où la dénonciation des intérêts catégoriels et le rappel suivant : « le temps est plus que jamais à l’action ». Façon, on ne peut plus subtile, de reconnaître l’inertie habitant une bonne partie de ses collaborateurs masquant peut- être leur incompétence, leur mauvaise foi, leur manque de sincérité ou encore leur filouterie dans des discours tant vaseux que surannés. Oubliant que la roue n’est plus à inventer, car, comme l’affirmait Lavoisier « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».

Le chef de l’État gabonais entend ici rappeler à tous, compatriotes et collaborateurs, étant donné que l’incivisme s’étend comme une gangrène qui affecte toutes les strates de la société, même si les causes ne sont pas partout les mêmes, qu’il est plus qu’impérieux de se ressaisir comme pour dire qu’après, il risque d’être trop tard. Évoquant dans la foulée les mouvements sociaux intempestifs qui ne sont pas souvent justifiés, Ali Bongo Ondimba pointe certainement du doigt ceux des agents publics qui débraient parce que des primes tardent à leur être versées, alors que d’autres travailleurs sur le territoire national dont les mouvements se justifient parfois trainent des mois d’arriérés de salaires.

« Conscience et Patriotisme pour aller de l’avant ! »

Une situation que les autorités devraient, selon lui, s’employer à juguler pour soigner non seulement leur image vis- à- vis de leurs compatriotes, mais aussi gagner en crédibilité. Il faut donc voir comme un appel pressant le « il faut modifier nos habitudes » du discours à la nation du président gabonais et sa décision de veiller à ce que le train de vie de l’État soit désormais et concrètement réduit. Question en effet : comment concevoir une paix durable et un développement sans parvenir à réduire la fracture sociale ? Ne serait-ce pas illusoire et même hors de question d’évoquer les deux notions sus-citées sans en référer à l’élimination du fossé qui continue de se creuser entre possédants et démunis ? Fossé dont l’une des causes principales est la mauvaise gouvernance qui inclut tous les abus et dépenses de prestige.

A juste titre qu’il soit demandé à chacun un effort et don de soi pour que les actes posés au quotidien ne fassent pas regretter le trop riche potentiel, legs d’une nature qui s’est voulue généreuse envers le Gabon. Mais, il faut pour concrétiser un tel rêve, « aimer le Gabon » plus que son ethnie, que sa province, que soi pourquoi pas. A-t-on placé l’expérience d’un Nelson Mandela sous silence ? Que dire d’un Thomas Sankara et de son slogan « consommons burkinabè ! » ? A tous ceux qui sont convaincus de leur appartenance à une même terre, à une même mère, il est promis qu’en puisant dans leur génie propre, ils tracent leur propre voie. Nationalisme ne doit pas être réduit à dessein au stade mesquin et rétrograde xénophobie, souvent brandie par des hommes en mal d’imagination ou en panne d’arguments. Il revient à tous et à chacun, selon Ali Bongo Ondimba, d’assumer une certaine indépendance.

Dounguenzolou
Commentaires


Comment