Quelques jours seulement après le message adressé à la diaspora gabonaise, qui organisait le week-end écoulé sa 50ème manifestation contre la victoire déclarée d’Ali Bongo à l’élection présidentielle du 27 août 2016, une véritable polémique est née suite à certains propos tenus par Jean Ping. Lesquels ont donné lieu à des interprétations diverses.
En effet, le samedi 12 août dernier, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping a adressé un message à la diaspora gabonaise. Dans son discours de circonstance, il a félicité cette dernière pour la mobilisation dont elle fait preuve depuis bientôt un an. «En tant que diaspora vous avez mérité de notre nation d’être distingué et de recevoir la reconnaissance de la patrie. Vous savez déjà que votre noble sacrifice n’aura pas été vain»; a t-il prononcé en substance.
Par ailleurs, s’exprimant sur la suite à donner à cette mobilisation sans précédent, Jean Ping a souligné la nécessité désormais de reconstruire un pays meurtri par les événements qui ont succédé la proclamation des résultats de l’élection présidentielle. «Après la résistance, nous entrons dans le temps de la reconstruction. Ce qui nous attend, ce n’est pas seulement la reconstruction matérielle. Chacun de nous doit se reconstruire. Notre vivre ensemble est à reconstruire, pour renouveler assurément les fondations matérielles et spirituelles du pays»; a t-il lancé.
Ces propos ont vite ont provoqué une levée de bouclier au sein des partisans de la «résistance», qui ont perçu comme une forme de renoncement pour la poursuite du combat pour le changement et l’alternance.
Ainsi, il apparaît nécessaire de lever tout équivoque en soulignant que cette sortie qui a semé le doute dans l’esprit de chacun a malheureusement été mal été interprétée.
A la lumière des faits, Jean Ping en s’adressant à la diaspora en ces termes soulignait simplement la nécessité de «reconstruire» le pays lors de sa «prise du pouvoir». En outre, il faut rappeler que ce dernier campe clairement sur sa position, estimant même comme il a l’habitude de le dire «si je tombe, vous enjambez mon corps et vous poursuivez le combat». Ce qui prouve à suffisance que ce combat qu’il dit mener pour la reconnaissance de la souveraineté du peuple n’est pas prêt de s’arrêter.