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Boukoubi dans un silence coupable
Publié le dimanche 13 aout 2017  |  Gabon Actu
Faustin
© Autre presse par DR
Faustin Boukoubi, Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG)
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Libreville – Le Secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir), Faustin Boukoubi, donné démissionnaire de ses fonctions par une folle rumeur, n’a pas souhaité confirmer ou infirmer cette information à un journaliste de Gabonactu.com qui a réussi à le joindre après une longue traque.

Joint au téléphone, le « camarade Secrétaire général » qui s’est volontairement éloigné de Libreville, n’a pas du tout souhaité s’exprimer sur sa prétendue démission. Il s’est par contre étonné qu’une telle information affole les réseaux sociaux, laissant croire que sa petite personne comptait pour quantité négligeable dans la vie du parti et de la nation.

Souvent sincère avec la rédaction de Gabonactu.com, Faustin Boukoubi, disponible, a tenté de balader le reporter de Gabonactu.com en le revoyant interroger les services du Distingué camarade, Ali Bongo Ondimba, président du PDG.

Les recherches menées à ce niveau se sont révélées infructueuses. Ce mur de silence laisse croire que la rumeur qui court dans la ville et la blogosphère ne manque pas une dose de vérité.

Si la démission de Boukoubi se confirme, ce serait alors l’un des derniers dinosaures placés à un poste stratégique par Omar Bongo Ondimba lui-même, qui vient de tomber. Omar Bongo Ondimba doit se secouer dans son mausolée, peu visité de Franceville, d’où il a déjà appris des nouvelles surprenantes au point de « troubler » son repos éternel.

C’est à la surprise générale qu’en 2008 Faustin Boukoubi est propulsé Secrétaire général du PDG, poste pourtant promis à l’ancienne ministre Paulette Missambo, originaire de l’Ogooué Lolo comme Boukoubi. Le natif de Dolisie au Congo (20 mars 1954) a été préféré par Omar Bongo Ondimba qui a fait volte-face en refusant de confier les clefs du Parti à Paulette Missambo, épouse de Casimir Oyé Mba, pressenti comme un des potentiels candidats à la succession du vieux président malade.

A la mort d’Omar Bongo une année plus tard, Boukoubi reste fidèle à la ligne tracée par Omar. Il soutient son fils Ali Bongo Ondimba qui remporte l’élection présidentielle anticipée de 2009.

Boukoubi va ensuite être confronté au défi du changement voulu par le nouveau pouvoir. Sa position est difficile à tenir. Tous les cadres du parti qui ont jeté l’éponge sont soit ses aînés, soit des parents biologiques. Son silence ou ses prises de paroles sont peu soutenus par le palais du bord de mer qui a une lourde main sur la gestion de l’ancien « parti des masses ». Assis sur un siège éjectable, il a résisté durant tout le premier septennat en laissant un peu plus de pouvoirs à ses nombreux adjoints.

Le coup de grâce a été donné lors des deux dernières sorties des ministres membres du Mouvement gabonais des amis d’Ali Bongo Ondimba (MOGABO, officiellement dissout). Faustin Boukoubi qui n’a pas digéré le fait de se voler la vedette par des proches du président de la République a sévèrement riposté dans une interview ontologique à Gabon Télévision, accusant ces proches du président d’être des opportunistes qui défendent leurs propres intérêts en détruisant au passage l’image du parti et du président qu’ils annoncent défendre.

L’avenir de Boukoubi semblait dès lors être scellé. Le président du Parti ne s’est jamais publiquement exprimé pour éteindre le feu qui ravageait sa machine à gagner les élections. Il reste à savoir le nouveau positionnement de Boukoubi. La neutralité ou l’opposition ?

Martin Safou
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