La publication du rapport de l’institut Gallup qui classe le Gabon 7ème pays le plus dangereux au monde derrière des nations comme la Bolivie, la Syrie ou encore la Libye, étonne autant qu’il détonne.
Car, d’après l’institut américain, c’est sur la base de la confiance déclarée des personnes interrogées par leur police locale, leurs sentiments de sécurité personnelle, l’incidence du vol au cours de l’année écoulée et l’incidence des agressions au cours de l’année écoulée qu’ils ont évalué le niveau de sécurité du Gabon. Un échantillon de 1000 personnes dont l’âge varie entre 15 ans et plus, a ainsi, à distance, notamment au téléphone et de visu, communiqué sa perception sur la sécurité dans le pays.
Seulement, ce rapport ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion publique et de la classe politique où des voix s’élèvent pour décrier ses conclusions. «En comparant notre pays à ces Etat réputés aussi dangereux, infréquentables, c’est non seulement s’attaquer à ses dirigeants, mais surtout s’en prendre à son peuple », s’insurge Pierre Claver Maganga Moussavou, ancien candidat à la présidentielle.
Cette sortie de l’ancien ministre fait suite à un article paru dans le quotidien français Ouest France qui écrit : «Entre violence politique et humiliation, les Gabonais se réunissent par bandes pour s’attaquer, voire s’entretuer. De nombreuses vidéos circulent sur les réseaux sociaux, dévoilant la crise sociopolitique du territoire. Les autorités françaises recommandent même aux touristes de se protéger contre l’escroquerie bancaire.»
Pourtant, selon le classement 2016 du Global Peace Index rendu public le 1er juin 2017, le Gabon figure dans le top 20 des pays les plus paisibles en Afrique. Ainsi, malgré une chute de six places par rapport au classement 2015 où le Gabon était 11ème en Afrique et 79ème dans le monde, le pays est un havre de paix où vivent des communautés étrangères et multilinguistiques sans que des heurts ou des incidents particuliers ne bousculent cet équilibre.
Le classement du Think-Tank australien abonde dans le sens du Global Entrepreneurship Index 2016. Ce classement, qui analyse la perception de l'entrepreneuriat par la société, le niveau du risque, la qualité de l’éducation, les compétences en matière de création de start-up, le niveau d’usage d’Internet, le niveau de corruption, la liberté économique et la profondeur du marché des capitaux, a hissé le Gabon à la 7ème place des pays du continent où il fait bon faire des affaires.
Autre source qui conseille la destination Gabon, le journal américain New York Times qui, au mois de février dernier, a positionné le pays dans le top 50 des pays à visiter cette année. D’après l’organe de presse américain, le Gabon est «politiquement stable, avec la faune et flore en abondance». Et le quotidien outre-Atlantique de relever que bien que le Gabon ne figure pas «sur beaucoup de listes des destinations à visiter absolument, en grande partie à cause de son manque d'infrastructures ». Cependant, reconnaît le journal en ce qui est de l’état des infrastructures dans le pays, «le gouvernement travaille pour le changer».
Enfin, si l’on s’en tient au classement de l’Ecole polytechnique de Lausanne en Suisse et du magazine Afrique Méditerranée Business, qui ont classé en février dernier, la capitale gabonaise au rang de 20ème ville mondiale, sur 100 métropoles étudiées, où il fait bon vivre. La capitale gabonaise est ainsi plus cotée que des cités comme Dakar (23ème), Yaoundé (30ème), ou encore des villes du continent comme Abidjan, Accra, Lusaka, Douala.
Ces classements et bien d’autres, mis bout à bout, font du pays un des Etats épargnés par la vague terroriste qui secoue le continent et d’autres nations dans le monde. Si les violences post-électorales ont déteint sur le vivre ensemble pendant un temps, le dialogue politique organisé par le président de la République a contribué à recoudre les plaies de cet épisode douloureux.