Après avoir obtenu la garantie du gouvernement de payer dès ce 10 août un mois de bonus et une prime, avant de percevoir leur salaire et une autre prime courant août, les agents des régies financières ont consenti à la suspension de la grève.
Après une semaine de grève qui a donné lieu à 3 jours de mouvement d’avertissement et deux jours de grève sans service minimum, les agents des régies financières et des administrations économiques et financières reprennent du service.
Ils viennent de décider de la suspension de ce mouvement, après des négociations avec le gouvernement, représenté par le ministre délégué à l’Economie, Noël Mboumba et le ministre du Budget, Mathias Otounga Ossibadjouo.
«Tous ceux qui sont rentrés en grève parce que nous leur avons dit d’arrêter le travail, ont l’instruction de reprendre le travail sur l’ensemble du territoire national. Toute décision contraire serait une provocation, mais alors une provocation de mauvais goût parce que nous sommes un groupe organisé», a annoncé Wilfried Mvou Ossialas, le porte-parole de l’intersyndicale des régies financières et des administrations économiques et financières.
Soupçonnés par une partie de la base de s’être compromis, les leaders de ce regroupement intersyndical ont tenu à justifier leur démarche qui a consisté à accepter le paiement des deux bonus sur quatre et d’une prime sur deux. «Nous en tant ‘’qu’élites’’ nous avons jugé l’offre du gouvernement pour faire sauter le verrou qui nous empêche de nous asseoir autour d’une table, nous avons jugé que cette offre était réelle et par conséquent, il n’était pas question que nous puissions discuter avec une quelconque pression. Le gouvernement s’est engagé avec nous d’ouvrir des négociations aux cours des journées de réflexion auquel devraient participer l’intersyndicale des régies financières, afin de pouvoir apporter ses suggestions pour l’amélioration de notre traitement actuel», s’est-il défendu.
Dans le cadre de ces discussions, le gouvernement qui entend tout mettre en œuvre pour ne plus connaître ce genre de crise, a promis le paiement de ces arriérés après ce premier acte. Il reste à payer désormais deux mois pour les collecteurs (douanes et impôts), ainsi qu’un mois d’arriérés.
Quant aux autres entités (la Dette, la direction des Hydrocarbures, la direction générale des finances publiques etc.), il ne leur restera que deux mois d’arriérés au lieu de trois.
Si les agents grévistes ont préconisé un paiement de leurs primes sous le format antérieur à 2014, car pour le rappeler, les changements intervenus avaient freiné le traitement des contentieux douaniers et fiscaux, les membres du gouvernement ont pour leur part estimé que l’assiette des fonds communs désormais élargie à un plus grand nombre d’entités ne permet pas un retour vers cette formule de façon brutale.
Le mécanisme suggéré par le gouvernement, qui a conscience du manque à gagner, prescrit de loger un compte à la Caisse de dépôts et de consignation (CDC) pour sanctuariser toutes les recettes dites exceptionnelles. Au lieu d’être au Trésor, la CDC les abritera pour évaluer le stock chaque fin de mois, avant de les débloquer et les redistribuer au prorata des stocks disponibles. Ce qui suggère que plus les agents seront performants, mieux sera la consistance de la prime.