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Lorsqu’un consommateur de la SEEG est confronté à une surfacturation, c’est la pénibilité, c’est mettre quelqu’un directement dans l’appauvrissement (Ibrahim Tsiedjiet Mboulou, président OGC)
Publié le vendredi 11 aout 2017  |  Gabon Actu
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Ibrahim Tsiedjiet Mboulou, président de l’Organisation gabonaise des consommateurs (OGC), une association œuvrant dans la protection des droits et intérêt économiques des consommateurs s’est insurgé dans une interview exclusive accordée à Gabonactu.com contre la surfacturation, un phénomène nouveau aux allures d’une escroquerie organisée auquel sont confrontés de nombreux abonnés de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Lecture.

Gabonactu.com : En ce moment on parle de la surfacturation au niveau d’électricité et de l’eau potable, vous en tant que défenseur des droits des consommateurs, par rapport à cette actualité brulante à laquelle fait face de nombreux abonnés de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, qu’elle est votre appréciation ?

ITM : Merci Gabonactu de me donner l’opportunité d’expliquer aux consommateurs ce qu’ils peuvent faire par rapport à ce phénomène récurrent. Pour la petite histoire nous sommes d’abord dans le contexte de la vie chère. Lorsqu’un consommateur fut-il abonné de la SEEG est confronté encore à une surfacturation, c’est la pénibilité, c’est mettre quelqu’un directement dans l’appauvrissement. Par ce que vous connaissez tous que la SEEG jouit d’une situation de monopole. L’abonné de la SEEG n’a d’autres recours par rapport à cette situation. Donc la SEEG est en train d’asphyxier dans un sens le consommateur. Mais qu’à cela ne tienne, comme on l’a rappelé au début de mon propos, nous sommes les défenseurs des droits de consommateurs. Moi je souhaite que le consommateur sache son droit. Connaitre son droit c’est commencé à bien réclamer. Par ce que face à la SEEG un consommateur lambda, un simple client de la SEEG ne peut rien face à la puissance économique, et la puissance même politique que jouit la SEEG par délégation des services publics. Donc en ce moment-là, moi je conseille fortement depuis nous nous sommes constitués en 2003, aux consommateurs gabonais d’apprendre à déposer les plaintes auprès des personnes morales qui peuvent se placer en face de la SEEG. Notamment les associations et d’autres avocats. C’est pourquoi je conseille au consommateur, premièrement de prendre certaines dispositions : connaitre sa facturation, combien il paye par mois pendant toute l’année. Et lorsqu’il y a dysfonction dans ce paiement tout de suite il a le droit de réagir et de se rapprocher de l’association des consommateurs qui peut l’accompagner dans la démarche. La première démarche pour le règlement de ce litige sera d’abord à l’amiable. Le règlement à l’amiable est un règlement autorisé par la loi. Si nous ne tombons d’accord avec la SEEG, nous allons monter encore d’un autre cran en se rapprochant de la justice, trainer la SEEG devant les tribunaux. C’est autoriser aussi par la loi. Et accompagner le client nous en tant que défenseur des consommateurs. En ce moment on va établir les responsabilités pour savoir qui a tort qui a raison. Pour le moment ce que nous pouvons faire c’est de demander par exemple à tout le monde qui se reconnait dans le phénomène de la surfacturation vis-à-vis de la SEEG de se rapprocher de l’association des consommateurs. Nos contacts vous le connaissez : « 07324465/06252149». Nous devons évoluer, nous ne pouvons plus réinventer la roue. Les gens doivent réagir automatiquement, systématiquement. Nous on peut leur donner les pistes pour avoir gain de cause. Or quand chacun se plaint dans sa maison c’est difficile. Nous ne pouvons pas avoir le don de l’ubiquité comme Dieu, être partout à la fois. C’est celui qui est malade qui part voir le médecin. Nous sous sommes là, à longueur de journée pour attendre les plaignants. Or les plaignants se résignent. Ils se plaignent individuellement chacun dans son quartier. Mais nous pouvons mener une action qui aboutit dans ce contexte-là. Autant nous recevons les plaintes des populations de l’intérieur du pays, autant ont devait en avoir pour celles des populations de Libreville. Or à Libreville les gens pensent avoir gain de cause par eux même. Nous exhortons, nous demandons aux populations de se rapprocher de l’association afin qu’on puisse mener les démarches ensemble et ils ne regretteront pas.

Gabonactu.com : Est-ce que vous avez déjà mené les démarches dans ce sens par le passé et certains consommateurs lésés ont eu gain de cause ?

ITM : Bien entendu. Nous avons mené beaucoup des démarches et les gens ont été remboursés. Récemment dans la ville de Mekambo (province de l’Ogooué Ivindo, nord du pays), nous avons fait gagner à 10 personnes une somme de 4,500 millions de FCFA à titre de remboursement. Les fortes perturbations électriques avaient abimé les appareils électroménagers des consommateurs de cette ville. Nous avons aidé ces gens à monter les dossiers et ces dossiers ont prospéré. Il y a aussi les gens de Plein Orety (2ème arr. de Libreville) et ceux du quartier Nzeng-Ayong qui ont reçu de l’argent. On peut compter aujourd’hui pas moins de 10 millions que ces gens-là ont reçus. Tôt ou tard vous aurez la liste complète des gens qui ont eu gain de cause grâce à notre action auprès de la SEEG. Donc c’est dire aux clients abonnés de la SEEG que malgré que la SEEG soit dans une situation de monopole, si le dossier est bien monté et suivi par l’association, vous pouvez toujours avoir gain de cause et votre droit réparé.

Gabonactu.com : L’autre actualité brulante, le volume élevé des fuites d’eau à travers Libreville et l‘intérieur du pays, à qui incombe normalement la responsabilité ?

ITM : La responsabilité du phénomène des fuites d’eau à Libreville, elle est partagée. La première responsabilité incombe à l’Etat qui a donné la délégation des services publics à la SEEG-Véolia. La 2ème responsabilité revient à la SEEG, la 3ème aux populations. Nous devons savoir qui a la plus forte responsabilité dans tout ça. Mais qu’à cela tienne, pour le bien de tous, par ce que l’eau est un droit du consommateur, on ne devrait pas souffrir de son manquement dans un pays où il pleut pratiquement toute l’année. Le problème ici c’est d’avoir l’accès à l’eau potable. Il pleut toute l’année, ce n’est pas de l’eau potable. Mais l’eau potable c’est déjà le consommateur lui-même qui engage son argent pour qu’on puisse traiter l’eau, afin que l’eau soit propre à la consommation humaine. Maintenant, il se trouve que cette eau, à cause déjà de l’agrandissement des quartiers, des nouvelles installations faites ne facilitent pas l’approvisionnement des quartiers. Il y a beaucoup de paramètres : soit la mauvaise utilisation ou le tuyau de contrefaçon. Ce qui me dérange dans ce phénomène c’est le fait que tout le monde voit les fuites ici et là, tout le monde se plaint du manque d’eau, de l’absence de pression dans certains cas, mais personne ne dit rien. La SEEG a mis un service en place avec un numéro vert. Mais lorsqu’on les appelle, ils répondent absents. C’est des abonnés absents. Ça, ça ne soulage pas les peines des populations qui ont besoin d’accéder à l’eau. Ce droit à l’eau leur est constamment violé à cause du manque de dynamisme de l’équipe qui a été choisie, chargée de réparer ces points de fuites d’eau. Là ça incombe d’une part à la population qui n’attire pas fortement l’attention des pouvoirs publics et de la SEEG pour réparer les fuites d’eau qui font que d’autres quartiers ne sont pas souvent desservis. Parce que l’eau doit être servie sur mode pression, en graviteur. Or lorsque la pression est réduite ici et là, il y a des quartiers entiers qui n’ont pas l’eau. Moi je connais les souffrances que les populations endurent par rapport à l’eau qui arrivent à 3h du matin ou à 5h. Les mères de familles passent toute la nuit à veiller pour attendre l’arrivée de l’eau. Ce phénomène arrive pourquoi par ce qu’il y a des déperditions de l’eau. Le ministre lui-même a déclaré qu’il y a 83 000 mètres cubes d’eau en déperdition. Ce n’est pas normal. Ça veut dire que c’est plusieurs milliards qu’on perd comme ça. Il s’agit de l’argent du contribuable gabonais. Même si vous ne voyez pas comment est-ce que vous avez perdu cet argent mais c’est de l’argent que le contribuable a eu à donner à l’Etat à travers les différentes manières d’imposition. L’impôt direct et indirect qu’on nous prélève pour la réalisation des réseaux. Ce qui est utilisé pour le traitement de l’eau potable qui est une denrée rare dans d’autres pays que nous on gaspille comme ça. Ça veut dire que dans notre pays, tout le monde à une responsabilité. C’est grave. Les pouvoirs publics sont insensibles, la SEEG elle-même insensible par ce que c’est une situation qui l’avantage. Ce n’est pas elle qui perd c’est l’Etat gabonais qui perd et c’est les populations gabonaises qui perdent
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