C’est la décision de l’assemblée générale des agents réunis au sein de l’Union Générale de la Comptabilité Publique et du Trésor (UGCPT) tenue le 4 août dernier à Libreville. Les grévistes envisagent d’ouvrir les négociations avec les autorités compétentes qu’après le paiement des arriérés de primes et de bonus, ainsi que la pérennité actée de ceux-ci. La régularisation de certaines situations administratives de certains agents fait aussi partie des préalables pour une sortie de cette crise qui englobe environ 7900 agents.
Pour Wilfried Erisco Mvou Ossialas, président national du Syndicat Autonome du Trésor, et Porte-parole de l’UGCPT, «le Gabon n’a pas un problème. S’il y a crise, elle est entretenue par les directeurs généraux des Impôts, des Douanes, du Trésor, et par le Ministère de l’Economie. Voici les gens qui entretiennent la crise. Et qui veulent que le pays soit en crise, et nous disons que nous refusons cela». Au total, il s’agirait de huit mois de bonus et de primes impayés de l’année en cours que réclament ces travailleurs qui dénoncent le fait d’être toujours le dernier recours de l’Etat, à chaque fois qu’il y a des difficultés financières. Pendant qu’ils ne reçoivent pas leurs primes, «les autres reçoivent la Prime d’Incitation à la Recherche, et la Prime d’Incitation à la Fonction Enseignante». Ce qui n’est pas normal selon le Porte-parole.
A en croire les explications de cet agent public, depuis lors les autorités compétentes n’ont toujours pas réagi. Face à tout ce qui a l’air d’être une indifférence, les travailleurs ont décidé de monter d’un cran. La grève des 72 heures n’ayant pas porté ses fruits. Pour plusieurs travailleurs, ce non-paiement des primes et bonus peut être justifié par les récentes dépenses non prévues par le Gouvernement, à savoir le Dialogue politique au sortir de la crise post-électorale, et bien d’autres rencontres nationales et internationales qui ont englouti beaucoup de sous.
Si la grève des Régies financières perdure selon Wilfried Erisco Mvou Ossialas, «les conséquences sont incalculables. Si rien ne rentre au port, on peut connaître une rareté des ressources. Cette rareté va entraîner une hausse généralisée des prix, ce qu’on appelle inflation. Et donc c’est le panier de la ménagère qui va prendre un coup. Si le Gouvernement persiste dans la posture du mépris, cela va créer un fossé entre l’équipe dirigeante et les syndicalistes. Les conséquences seront d’ordre social et diplomatique».