Depuis quelques jours, les médias sont abondamment sollicités par les responsables du Parti démocratique gabonais au pouvoir et ceux du courant « frondeur », Mogabo. Les seconds voulant, semble-t-il, se substituer au premier, c’est-à-dire à la formation politique dont le patron, le Secrétaire général, a cru d’ailleurs bon de tenter de les rappeler à l’ordre, avançant que personne d’autre que lui n’était qualifié pour parler au nom du parti. Et voici donc une chaude empoignade en perspective qui renvoie à l’idée que chacun se fait en réalité de l’Etat.
L’Etat nous apprend le constitutionnaliste, c’est la somme de trois éléments que sont le territoire, la population et l’administration. C’est dire que lorsque l’on aspire à le gérer, il faut que l’on prenne en compte ses trois composantes, sans quoi… De tout temps, cela a encore été entendu lors du dialogue national inclusif et sans tabou d’Angondjé, l’on a accusé les Hommes politiques de ne rouler que pour eux-mêmes, allant jusqu’à trahir leur dessein qui est souvent celui de revenir aux affaires ou d’y rester, laissant de côté les aspirations qui devaient être celles de citoyens mus par l’idée de transformer leur pays au profit de la communauté.
Souvent, les luttes fratricides auxquelles nous assistons au sein des familles politiques relèvent beaucoup plus d’une farouche volonté des uns et des autres de s’accaparer le pouvoir, de figurer dans les instances décisionnelles que d’autre chose, afin de soumettre le reste de la population à ses dictats. La passe verbale en cours entre le Pdg et la Mogabo en a tout l’air ! Car l’on ne peut pas comprendre qu’alors qu’il est dit que le Président de la République est au-dessus des partis et qu’il est le chef de l’Etat, l’on veuille réduire sa fonction à celle de responsable de clan. Au point de vouloir en faire une « chose » que l’on se partage ou que l’on désire avoir pour soi. Conséquence : on ne parle plus le même langage quand bien même on avance publiquement que nos attitudes sont guidées par une et une seule idéologie, si idéologie il y’a d’ailleurs.
Fragilité !
Cela démontre à suffisance la fragilité d’une machine qui était sensée servir d’exemple à de nombreuses autres formations politiques du pays. Et bien entendu, celle du tissu politique gabonais conçu de ragots, de mensonges, de roublardise, de couardise, de malhonnêteté, de duperie, d’inconstance, d’infidélité, de perfidie et quoi d’autres ? Et révèle au grand jour, les ambitions des uns et des autres qui se disent aux affaires portés par le peuple et donc prêts à le servir du mieux qu’ils peuvent. La question qui sort de toutes les bouches est en effet celle de savoir qu’est-ce qui nous vaut un tel spectacle à l’un des moments les plus critiques de notre vie socio- économico- politique ? Si ce n’est, comme n’hésitent pas à l’avancer certaines langues, la guerre de succession dans les esprits hantés par l’alternance, même s’il n’est pas très aisé d’en parler. En tout cas pas devant le chef lui-même.
Exit, on le voit, des questions d’équilibre qui devaient au demeurant les habiter tous, vu qu’ils ont chacun à son niveau des comptes à rendre à la communauté. Privilégier alors, le ventre qui affole et conduit à l’adoption d’allures de girouette obéissant à la direction que lui impose le vent. Quelle image donnent-ils à voir si ce n’est celle de femmes et d’hommes intéressés, plus que jamais mus par le désir de se réaliser ou de survivre à la dictature du temps ? Le Gabon doit- il continuer à s’accommoder de tels gens ? Franchement, il y’a comme une refonte à opérer au sommet pour que, comme des brebis, les citoyens de la base méritent d’être mieux conduits.