Le chef de mission du Fonds monétaire international au Gabon, Alex Segura-Ubiergo (photo), a jeté un pavé dans la mare quant à une possible dévaluation du Franc CFA, lors de la conférence de presse donnée à l’issue de la semaine de travail qu’il a eue avec les autorités et la société civile.
Pour lui, souligne le quotidien pro gouvernemental l'Union, «il faut augmenter les recettes d’exportation pour sécuriser les réserves». Car, il faut endiguer et régler définitivement l’érosion des réserves de change des pays de l’espace communautaire qui souffrent tous ou presque de la crise pétrolière qui secoue les Etats producteurs, si on veut éviter une dévaluation de la monnaie.
Aussi, relève-t-il, les fonds affectés aux pays de la Cemac dans le cadre des programmes négociés avec le FMI, doivent-ils «partiellement et impérativement servir à la reconstitution des avoirs extérieurs nets» dont l’érosion manifeste aurait pu «déboucher sur un ajustement monétaire aux conséquences négatives».
«En 2016, les pays de la Cémac perdaient près de 500 millions de dollars de réserves de change par mois. En 2017, ces pertes ne représentent plus que 100 millions de dollars par mois », explique-t-il. Ce qui, sur les 12 mois de l’exercice écoulé, représente 6 milliards de dollars, soit environ 3600 milliards de Fcfa en un an. Ces pertes sont projetées à 1,2 milliard de dollar pour l’année en cours, environ 720 milliards de Fcfa.
Revenant sur la dévaluation du Franc CFA, Alex Segura-Ubiergo a signalé que «ce sont les pays de la Cemac qui peuvent se mettre à l’abri d’une dévaluation du Franc CFA».